Réalisé par Mona Convert, Un pays en flammes est un film documentaire unique, en salle depuis le 30 avril. Entre réalisme et poésie déroutante, le film se construit comme un conte, une légende presque impalpable d’une réalité pourtant ancrée.

Le film se démarque par son esthétisme ainsi que ses partis pris esthétiques et visuels. Mona Convert filme la réalité au travers d’un prisme symbolique et onirique. Le film, principalement tourné la nuit, pose un regard à contresens des codes du film documentaire. Dans l’obscurité de la nature, en pleine nuit, la lumière se fraie un chemin, par des feux d’artifice, les phares d’une voiture ou bien une lampe torche.
Un pays en flammes, c’est la retranscription d’un récit résolument réaliste, à travers un prisme particulièrement esthétique et un parti pris visuel, de la réalisatrice. L’obscurité mêlée à la lumière subite et si éphémère des feux d’artifice crée un contraste déroutant et pourtant si immersif. Le film s’ouvre justement par une scène de nuit où seuls les bruits de la nature et les quelques paroles échangées par les acteurs nous guident. Les quelques scènes tournées de jour n’offrent pas aux spectateurs plus de réponse, mais solidifient la dimension onirique du film.
Un pays en flammes documente le quotidien et la vie nocturne d’une famille aux traditions oubliées et capture chaque scène à l’image d’un souvenir, une image qui n’est presque plus tangible et qui nous fait défaut. Le film s’impose ainsi comme une expérience sensorielle, où tous nos sens sont mobilisés pour reconstituer la mosaïque d’images qui nous est proposée.
Le travail du son et de la musique mené par la réalisatrice participe à la création de cette atmosphère chargée et presque mystique. La bande-son du film, que l’on doit à Bernard Lubat et Fabrice Vieira atypique et déroutante, vient se mêler au bruit de la forêt, aux explosions des feux d’artifice, aux murmures et discussions de la famille, le tout dans une réalisation précise et esthétique.
Un pays en flammes représente une expérience à la fois immersive et déroutante. l’image et le son ne servent plus vraiment à nous guider mais plutôt à nous laisser nous frayer notre propre chemin dans l’univers artistique et cinématographique dépeint par la réalisatrice. Le film plaira aux amateurs de belles images et surtout aux amateurs d’ambiance pointue et originale.
Claire Maguet
Un pays en flammes
Au cinéma le 30 avril 2025