Une leçon d’Histoire de France : au Poche Montparnasse, Maxime d’Aboville fait sa Révolution

Maxime d’Aboville se mue en conteur. Dans Une leçon d’Histoire de France, au cœur de galerie de personnages et d’événements qui se mêlent et s’entremêlent, le comédien est tout à la fois Danton et Robespierre ; le peuple et le Roi. Une seule voix dans un seul-en-scène épuré qui retrace, en 1h, les douloureux épisodes qui ont fait la France d’aujourd’hui.

Image : MDE

Révolution permanente. Révolution tonnante. La période qui débute en 1789 n’aura duré que cinq ans. Mais, « ces cinq ans sont cinq siècles », notait justement Lamartine dans son Histoire des Girondins. Un condensé de violence, d’espérance et de souffrance.

Faste, la période voit de nombreux bouleversements s’opérer. Y compris pour le théâtre lui-même. Le comédien Maxime d’Aboville se saisit de cette matière puissante pour y poser son regard et sa voix tonitruante. Nul besoin de décor, ni d’aucun ressort : l’Histoire se suffit à elle-même. De Robespierre à Danton en passant par l’Abbé Sieyès jusqu’à Napoléon, les têtes tombent à mesure que la voix du comédien porte.

Photographie sonore, révolution pas indolore

Que défend-il ? Que représente-t-il ? L’Histoire simplement. Ni plus, ni moins. Et cela est déjà beaucoup. La Révolution est un « mythe fondateur » pour Maxime d’Aboville. Une période dont se sont également emparés de nombreux auteurs. Au premier rang desquels Lamartine, mais aussi Michelet, Dumas ou Hugo. En donnant corps à ces écrits, Maxime d’Aboville réintroduit un certain lyrisme passionné dans cette période parfois victime de trop de passions, d’idéalisations.

La photographie sonore de cette Leçon d’Histoire de France sonne juste. Elle retrace chronologiquement, au pas de course, les événements et réactions en chaîne. Maxime d’Aboville, entre ombre et lumière sur scène, se déchaîne. Pas une minute n’est silence. Dans la Révolution, tout est histoire de cadence.

Le public suit ainsi, médusé, parfois étonné, enthousiasmé aussi, ce flot ininterrompu de rebondissements qui n’auraient pas pu être imaginés s’ils ne s’étaient pas déroulés de la sorte. Le spectacle rend tangible ce « climat insurrectionnel » qui avait court à l’époque. Seulement pendant cinq ans ?

Dans sa note d’intention, Maxime d’Aboville conclut : « ajoutons qu’il est évident que la Révolution française a de fortes résonances sur notre actualité, sur ce climat insurrectionnel que nous sentons depuis quelques années ». La Révolution Française serait-elle multiple ?

On retient parfois peu les leçons d’histoire.

Gabriel Moser

Jusqu’au 5 janvier 2026.  Tous les lundis, 19h.

Théâtre de Poche-Montparnasse, 75 Bd du Montparnasse. 75006 Paris.