La 12ème édition Prix Carmignac du photojournalisme est consacrée au Venezuela et à ses défis humains, sociaux et écologiques. Présidé par Quentin Bajac, Directeur du Jeu de Paume, le jury s’est réuni en novembre 2021 et a récompensé Fabiola Ferrero.
L’exposition Venezuela, The Wells Run Dry de Fabiola Ferrero, explore la disparition de la classe moyenne vénézuélienne.
Démocratie riche et prospère dans les années 1960/1970, le Venezuela peine aujourd’hui à s’extirper d’une crise politique et économique profonde marquée par la chute du cours du pétrole, une corruption endémique et une hyperinflation. Sept années consécutives d’effondrement économique et de crise politique ont creusé le fossé des inégalités et détruit la classe moyenne.
La photographe vénézuélienne a entrepris de documenter des années de richesse qui n’existent plus que dans les mémoires. Elle s’est rendue dans des lieux qui étaient autrefois des symboles de prospérité, à la recherche des vestiges d’une réussite économique disparue.
« Plus de six millions de Vénézuéliens ont quitté leur patrie. Mes parents, mes frères, mes plus proches amis, moi-même. Un par un, nous sommes tous partis. J’ai vu mon pays en devenir un autre et mes souvenirs se brouiller, comme si je me regardais enfant à travers une vitre embuée. Je suis revenue en 2022, deux ans après avoir émigré, et quand je me suis vue au milieu de ce délabrement, j’ai cherché refuge dans les souvenirs—les miens et ceux des autres. Dans ce reportage, je me mets en quête des vestiges du pays pétrolier prospère dans lequel j’ai grandi. De la mémoire d’un temps d’avant l’effondrement. » Milagros Socorro, écrivaine vénézuélienne et journaliste. Extrait de la monographie Venezuela : The Wells Run Dry
Son reportage l’a menée à travers tout le pays, photographiant les industries du pétrole et du sel en déclin et les communautés qui en dépendent, les universités pillées et abandonnées, et les dernières traces laissées par les Vénézuéliens qui ont décidé de quitter le pays pour un avenir meilleur.
Mêlant images d’archives, vidéos et photographies, Fabiola Ferrero chronique le ralentissement économique de son pays et les conséquences pour sa population. Elle compare son projet à la tentative de photographier un lac avant qu’il ne devienne un désert. «S’il y a un moment pour documenter et laisser une trace de la mémoire de ce que nous étions, c’est maintenant ».
Du 28 octobre au 22 novembre 2022
Réfectoire des Cordeliers, 15 rue de l’École de Médecine, 75006 Paris
De lundi à dimanche entre 10h et 18h – Entrée libre et gratuite
Débats et projections : Jeudis (10 novembre, 17 novembre) à partir de 18h30 ; Samedis (5 novembre, 12 novembre, 19 novembre) à partir de 17h
Reportage photos : Véronique Spahis