Voir la Mer Reflets d’un Océan Chaviré

Du 11 octobre au 25 juillet 2026, le MAIF Social Club présente « Voir la Mer : Reflets d’un Océan chaviré », une exposition qui explore notre lien à la fois fascinant et fragile avec l’océan. Longtemps source d’aventure, de rêves et de mythes fondateurs, la mer apparaît aujourd’hui comme un espace menacé.

Réchauffement des eaux, montée du niveau de la mer, acidification, pollution plastique et chimique, destruction des habitats, effondrement de la biodiversité et surpêche témoignent de la pression croissante exercée par les activités humaines. Pourtant, l’océan demeure essentiel : il régule le climat, stabilise le cycle de l’eau, absorbe plus de la moitié des émissions de CO₂ et constitue le plus vaste écosystème de la planète.

Pilier de l’économie mondiale, il fait vivre trois milliards de personnes et soutient le commerce international, tout en dissimulant de nombreuses pratiques destructrices – extractions minières, surpêche industrielle, pollutions, essais nucléaires et crises migratoires.

Entre émerveillement et prise de conscience, l’exposition invite à plonger dans un océan en transformation. Il ne s’agit plus seulement de le contempler, mais de le rendre : retrouver ses équilibres, protéger ses richesses et imaginer de nouvelles voies de résilience pour les mondes marins.

Cette exposition est réalisée sous le commissariat de Lauranne Germond, historienne de l’art et cofondatrice de l’association COAL (Coalition pour une écologie culturelle), qu’elle dirige depuis 2008. Spécialiste des relations entre art contemporain, nature et écologie, elle a conçu pour de nombreuses institutions françaises des expositions et programmes culturels consacrés aux enjeux environnementaux, dont plusieurs pour le MAIF Social Club.

À travers COAL – reconnue pour son engagement en faveur d’une nouvelle culture écologique et pour le Prix COAL Art et Environnement Lauranne Germond développe depuis plus de quinze ans des démarches artistiques qui interrogent notre rapport au vivant. Son expertise, ancrée dans la transition écologique, trouve un écho particulier dans cette exposition dédiée aux océans, à leurs fragilités et aux mondes qu’ils abritent.

Benjamin Gabrié, diplômé de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs en scénographie, conçoit pour cette exposition au MAIF Social Club un univers immersif où nature et océan se rencontrent.

Série Gorgones – Ugo Schiavi

Ugo Schiavi transforme résidus de résine, d’acier, coquillages et plastique récupéré en sculptures inspirées des coraux, essentiels à la vie sous-marine. Inspirée de la mythologie grecque et du sang de Méduse, la série mêle fiction et réalité : les formes rappellent des coraux naturels tout en intégrant des déchets plastiques collectés sur le littoral méditerranéen, reflétant l’impact de l’activité humaine sur les océans. Entre archéologie et imagination, l’artiste explore un bestiaire marin où le plastique se fond aux formes organiques, mettant en lumière le pouvoir régénérateur des coraux, qui abritent aujourd’hui plus de 25 % de la biodiversité marine.

Immense l’Aube – Appelée Mer I & II, Adélaïde Feriot

Adélaïde Feriot capture, à travers velours de coton, encre de seiche, indigo et encre pigmentaire, l’immensité et le mouvement perpétuel de l’océan. Ses paysages abstraits traduisent le « sentiment océanique » décrit par Romain Rolland : une expérience intime et partagée face à l’infini maritime. Entre lumières pastel et tonalités profondes, ses vagues évoquent à la fois émerveillement et inquiétude, de la douceur lumineuse des vacances à la puissance dramatique des tempêtes, immergeant le spectateur dans la profondeur et la poésie de la mer.

Littéral – Œuvre en sel brut, Salins d’Aigues-Mortes – Mathieu Lorry Dupuy

Cette création cristallise un paysage de bord de mer, mêlant insouciance, rêveries estivales et vestiges charriés par les flots. Réalisée en sel brut, matière à la fois vitale et fragile, l’œuvre interroge notre rapport au temps, à l’espace et à l’environnement. Le sel, essentiel à la vie humaine mais aussi symbole de fragilité et de mort, reflète la généalogie marine de l’humanité et évoque la transitoire beauté des territoires méditerranéens face aux transformations environnementales.

Sans titre – Rémi Lécussan

Rémi Lécussan transforme des jouets pour chats, les « floppy fish » importés de Chine, en poissons électroniques connectés au rythme des marées et du mouvement lunaire. Ces simulacres, piratés et reprogrammés, créent un lien poétique avec les poissons réels et rappellent la réalité cruelle de la pêche industrielle. L’œuvre interroge la surexploitation des ressources halieutiques, qui représente aujourd’hui 80 % de la pêche mondiale et dépasse les stocks disponibles, soulignant l’impact humain sur les océans.

Série Salmon – Ana Mendes

Ana Mendes transforme la soie en costumes colorés à l’astaxanthine, pigment utilisé pour teinter les saumons d’élevage et rendre leur chair plus attrayante que celle du poisson sauvage. La série Pantone Salmon relie cette pratique industrielle à l’univers des « cols blancs » et à leurs décisions entre écologie et économie, tout en évoquant les enjeux de l’industrie textile, notamment la pollution marine générée par les produits chimiques et les microparticules. L’œuvre interroge ainsi nos rapports à la consommation, à la couleur et à l’impact environnemental.

Cigarettes and Light – Hypercomf

Le collectif Hypercomf présente des sculptures douces et ludiques en forme de mégots de cigarette, symbolisant les déchets omniprésents sur les littoraux et les cours d’eau. Basé sur l’île de Tinos, il transforme déchets industriels, tissus recyclés et objets abandonnés en créations fonctionnelles, promouvant un système de production circulaire et local. L’œuvre invite le public à prendre part à des actions citoyennes de collecte et à réfléchir à la préservation des écosystèmes marins.

Echelon of Uncertainty, Group 3 – Duke Riley

Duke Riley transforme plastique océanique et coquillages en gravures et mosaïques inspirées du scrimshaw, art traditionnel des marins. Sur des déchets collectés à Virginia Beach, il retrace l’histoire de la marine américaine et la conquête de la nature, tout en soulignant la pollution plastique des océans. L’artiste mêle folklore maritime et engagement écologique, célébrant l’audace et l’ingéniosité face aux défis environnementaux et invitant à imaginer des solutions alternatives pour préserver les océans.

Vous pouvez également découvrir les œuvres de ces artistes à l’exposition : Charlotte Gautier van Tour, Elsa Guillaume, Association BLOOM, Latent Community, Carla Gueye, Ana Mendes, Jacques Perconte, Émeric Lhuisset.

Créé en 2016, le MAIF Social Club est un lieu ouvert à tous, combinant salle d’exposition, espace de conférences et de coworking, bibliothèque, concept store et café. Il propose tout au long de l’année une programmation pluridisciplinaire, gratuite et engagée, axée sur l’inclusion, la solidarité, le vivre-ensemble et le développement durable. Le lieu accueille aujourd’hui environ 12 000 visiteurs par mois.

Elena Sokhoshko

du 11 octobre au 25 juillet 2026

MAIF Social Club, 37 rue de Turenne, Paris 75003

Lundi et samedi de 10 h à 19 h. Du mardi au vendredi de 10 h à 20 h 30 sauf le jeudi : de 10 h à 22 h (en cas d’événement). Fermeture les dimanches et jours fériés. Entrée libre

Activités et réservation sur https://www.maifsocialclub.fr