Belgitudes

50 ans de passion du collectionneur Maurice Verbaet

Belgitudes offre ainsi un panorama généreux et riche en découvertes de près d’une centaine d’œuvres choisies dans l’une des plus importantes collections particulières anversoises.

Il n’y a ici aucune tentative de définir un « art belge », les circulations artistiques s’étendent bien au-delà de frontières politiques et administratives. Ce qui pourrait caractériser, à quelques exceptions près, la situation commune des artistes présentés, c’est qu’ils sont plutôt mal connus en France. Pourtant, tous ont participé aux grandes tendances artistiques européennes et internationales que cette exposition propose de parcourir au travers de quatre salles organisées thématiquement et intitulées :

« Plans, couleurs, mouvement » : Au sein des groupes de la Jeune Peinture Belge (fondée en 1945) et de L’Art Abstrait (fondé en 1952), les artistes belges se sont affirmés comme parties prenantes du mouvement international de l’abstraction géométrique d’après-guerre dont l’expression renaît après un premier temps fort dans les années 1920.

« Figurer, refigurer, défigurer », « Signes, gestes, matières » :  Parallèlement et en opposition à la rationalité de cette abstraction, des artistes ont poursuivi une démarche artistique en prise directe avec leur propre subjectivité. Les deux salles centrales de l’exposition témoignent de ces tendances, la première s’attachant à des expressions figuratives, la seconde à une gestualité plus abstraite.

« Plastique, érotique, médiatique » : L’intérêt des peintres au tournant des années 1960 pour le flux des images de la société de consommation n’a pas seulement été circonscrit au Pop art anglo-américain ou au Nouveau réalisme français. En réalité, le phénomène a été partagé par nombre d’artistes, femmes et hommes, en plusieurs points du globe.

La collection de Maurice Verbaet entre en résonance avec celle de Gilbert Delaine, fondateur du musée. Issus de générations et avec des parcours personnels tout à fait différents, Verbaet et Delaine partagent un projet commun original, celui de faire connaître la production artistique de cette période charnière de l’après-guerre, aujourd’hui souvent reléguée et peu mise en valeur.

Artistes exposés : ALECHINSKY Pierre (1927 – ) • ANTHOONS Willy (1911 – 1982) • AXELL Evelyne (1935 – 1972) • BAEKELMANS Guy (1940 – ) • BERTRAND Gaston (1910 – 1994) • BERVOETS Fred (1942 – ) • BURY Pol (1922 – 2005) • CLEEREMANS Ralph (1933 – ) • DE LEEUW Bert (1926 – 2007) • DELAHAUT Jo (1911 – 1992) • DOTREMONT Christian (1922 – 1979) • DYPREAU Jean (1917 – 1986) • GABRIEL Henri (1918 – 1994) • GENTILS Vic (1919 – 1997) • GUIETTE René (1893 – 1976) • HERBIET Eva (1913 – 1985) • HOLLEY Francine (1919 – 2020) • KURZATKOWSKI Lukas (1958 – ) • LEBLANC Walter (1932 – 1986) • LONDOT Louis-Marie (1924 -2010) • MARA Pol (1920 – 1998) • MENDELSON Marc (1915 – 2013) • MORTIER Antoine (1908- 1999) • OLIN Francis (1928 – 1997) • OVERBERGHE Cel (1937 – ) • PEIRE Luc (1916 – 1994) • PLOMTEUX Léopold (1920 – 2008) • RAVEEL Roger (1921 – 2013) • RETS Jean (1910 – 1998) • SAVERYS Jan (1924 – ) • TAPTA (1926 – 1997) • THEYS Yvan (1936 – 2005) • UBAC Raoul (1910 – 1985) • VAN ANDERLECHT Englobert (1918 – 1961) • VAN HOEYDONCK Paul (1918 – 1961) • VAN LANDUYT Mi (1939 – ) • VANDENBRANDEN Guy (1926 – 2014) • VANDERCAM Serge (1924 – 2005) • WÉRY Marthe (1930 – 2005) • WILLEQUET André (1921 – 1998) • WYCKAERT Maurice (1923 – 1996)

Maurice Verbaet

Sensibilisé à l’art dès son plus jeune âge par son entourage, Maurice Verbaet est aussi un amateur d’art qui a toujours préféré se confronter aux œuvres plutôt que suivre des cours d’histoire de l’art. Très jeune, il commence à se rendre dans des maisons de vente, comme celle des frères Campo à Anvers, pour observer des œuvres. Il achète d’ailleurs les premières avec son argent de poche.

Pour lui, l’œuvre n’est pas un objet décoratif. Il estime qu’un tableau ne peut être exposé qu’en étant mis en valeur. En bénéficiant d’un éclairage correct, en étant mis en valeur sur un mur blanc, neutre et en étant entouré du cadre qui lui convient. Ainsi la lisibilité de l’œuvre n’est parasitée par aucun élément extérieur.

Après la reprise de l’affaire de son grand-père dans les années 1970, Maurice Verbaet devient agent de change, tout en continuant de suivre assidûment les expositions et événements culturels. C’est en 1989, à l’âge de 40 ans, que Maurice Verbaet quitte le monde de la finance pour se consacrer avec son épouse Caroline à sa première passion : l’art. Il commence alors à accumuler plusieurs centaines d’œuvres, se fiant toujours à ses intuitions pour composer sa collection. Cette dernière est principalement composée d’art belge, pour la simple raison qu’elle lui est accessible, et surtout, connue.

En 2015 ouvre le Maurice Verbaet Art Center, lieu de rencontre et d’expositions dont le but est de faire connaître les œuvres et les artistes de l’art belge d’après-guerre. Une exposition s’était tenue pour l’occasion : Connexions One. Le projet de musée repose sur sa volonté de préserver la mémoire de cette époque, en la rendant accessible aux jeunes générations (à travers le lieu d’exposition, des expositions, des films…).

Du 2 avril au 9 octobre 2022

LAAC, Lieu d’Art et Action Contemporaine, Jardin de sculptures, 302 avenue des bordées 59140 Dunkerque

Ouvert du mardi au vendredi de 9 h à 18 h – samedi et dimanche de 11 h à 18 h – fermé les jours fériés

Photos : Véronique Spahis