Céline Ollivier, an de grâce 2017
La classe est une qualité extrêmement rare. Une denrée que les dieux distribuent avec une sélectivité qui confine à la radinerie. On confond souvent la classe avec l’habit d’apparat. On l’assimile à quelque vertu mondaine ou aux étoffes de soie dont les intrigants se parent avec malice.
La classe… c’est tout autre chose. S’il fallait en donner -à défaut d’une définition précise- une idée, il s’agirait d’un mélange subtil de grâce, de pureté, d’élégance bien plus intellectuelle que physique. En fait, c’est inexplicable, la classe. On l’a, et dans la plupart des cas… on ne l’a pas.
Combien, au sein d’une génération d’artistes, en sont dotés ? Céline Ollivier compte parmi les élus, dans la lignée des Dani, Bryan Ferry et autres Françoise Hardy ou Étienne Daho. Lorsque vous aurez, comme moi, le privilège insigne de la découvrir sur scène, vous comprendrez instantanément de quoi il retourne.
Chez elle, chaque geste, chaque intonation exhale la simplicité. Sans effet aucun, elle égrène un répertoire délicat où le mot, pesé, fait mouche à coup sûr. Et les notes ornant ce verbe, pudique et franc à la fois, enserrent l’âme et le cœur d’une douce dentelle de fils d’or.
Rien d’étonnant à ce que des musiciens aussi talentueux que Robi, Alex Beaupain ou Clarika fassent allégeance pour, le temps d’un duo, être à leur tour baignés d’une lumière céleste.
Céline Ollivier livrait en janvier son deuxième opus. Celui d’une femme habitée, mue par le souvenir têtu des absents et la force vive de ceux qui l’entourent. Un disque aérien, comme en apesanteur, où rien n’est de trop, jamais. Une ode à la nature, dans laquelle Céline (re)trouve ses racines le temps d’une pause. Elle y reprend son souffle et conte un passé émaillé de ruptures et de fidélités. Dans le but sans doute de mieux esquisser les aventures à venir.
Au lendemain de son passage au Divan du Monde, Vents d’Orage a convié la chanteuse pour s’approcher un peu plus près de la flamme et, qui sait, saisir les mystères de son combustible :
David Fargier – Vents d’Orage