De longues colonnes effilées comme des jambes de mannequin, des croisées d’ogives nettes et dentelées à faire rougir les plus belles cathédrales, une multiplication de chandeliers solennels, des vitraux orgueilleux et flamboyants, un retable aux dorures rutilantes et surtout une pénombre recueillie et religieuse comme celle d’un cloitre. Dans un brouhaha de voix excitées, le frissonnement des étoffes, le flash des appareils et le chahut d’une foule empressée, se met en place le défilé Lena Erziak.
En effet, pourquoi ne pas choisir une cathédrale pour y présenter sa nouvelle ligne de vêtements ? A Paris, tout est possible ! C’est ce qu’ont voulu illustrer les jeunes et talentueuses créatrices à l’origine de la marque Lena Erziak, au cours de ce défilé de la fashion Week 2023, au sein de la majestueuse Cathédrale Américaine de Paris.
La marque porte clairement la signature de ses deux jeunes créatrices et d’autant plus dans cette collection : la diversité des styles, l’exclusivité féminine, le dialogue entre plusieurs cultures parlent tout ensemble du parcours de ces deux sœurs Leona et Hanna, entre le Maroc, la Belgique et les Etats-Unis. Luxe et confort s’associent dans cette collection féérique pour parler des différentes manières dont vivent les femmes aujourd’hui, à travers la liberté, la diversité et la beauté.
La ligne présentée s’avère mystique à l’image de ce lieu extraordinaire : des robes aussi fastueuses que cette cathédrale, des drapées dignes des plus beaux marbres et de belles longueurs qui donnent volume et prestance à chacune des pièces.
Sur cette collection, tout est travaillé dans le volume, pour revisiter la silhouette féminine et lui découvrir de nouvelles rondeurs, de nouvelles aspérités, tout aussi harmonieuses. Si certains modèles s’inspirent clairement du style Yves Saint Laurent, l’ensemble s’avère avoir beaucoup de caractère et d’élégance avec un brin d’audace très appréciable notamment sur la prise de risque d’une gamme colorée large et hétéroclite. Le choix des matières brillantes ou duveteuses contribue à accentuer ce caractère années 20 : on porterait bien ces tenues dans le salon du Gatsby de Fitzgerald.
Delphine Gindre