De nouveaux accrochages au MAM

Le musée d’Art Moderne de Paris a récemment ouvert deux nouvelles expositions. La première consiste en une collection permanente regroupant les œuvres de Zao Wou-Ki, y compris les deux dons récents de Françoise Marquet-Zao, l’épouse de l’artiste. La seconde exposition, intitulée « Mondes Parallèles« , présente sept artistes – Marie Bourget, Helmut Federle, Hélène Garache, Hubert Kiecol, Charlotte Rampling, Anne-Marie Schneider et Pierre Weiss – dont les styles différents partagent une approche rigoureuse envers leur art et leur rapport au réel.

Artiste au croisement de plusieurs mondes, Zao Wou-Ki quitte la Chine en 1948 pour venir à Paris au moment où l’art vivant commence à se partager entre les États-Uniset la France. Ses rapports avec le monde extérieur sont faits de découvertes et de voyages. Il apprécie la scène française mais tient également à renouer avec les traditions japonaises.

Le monde parallèle est défini comme un univers possédant ses propres mesures d’espace et de temps. Si de tels mondes existaient, ils devraient logiquement être séparés du nôtre et régis par des lois différentes renversant alors les principes fondamentaux que nous pensions absolues et immuables.”

Les sept artistes présentés nous transportent dans un univers parallèle, poétique et émotionnel. Certains jouent sur la variété des formes, d’autres élaborent des rituels précis…

Marie Bourget (1952-2016), reconnue internationalement, est une figure majeure qui a contribué à la libération de la sculpture de toute classification. Certaines de ses œuvres sont construites sur la base d’un seul mot, surprenant le spectateur par sa multitude de sens de lecture. Avec humour et poésie, Marie Bourget ouvre la contemplation vers de nombreuses questions et associations.

Helmut Federle (né en 1944) s’inspire de l’expressionnisme abstrait. Il utilise un vocabulaire restreint à deux dimensions, autour de signes, d’idéogrammes, de lettres, ou de formes géométriques contrastant son oeuvre. Helmut Federle considère que l’art doit refléter l’expérience de la recherche permanente de soi.



Hélène Garache (née en 1928) rend compte des paysages et éléments naturels à travers des sculptures, elle cherche à leur donner une forme. Son approche est motivée par la nécessité de saisir une réalité qui la dépasse.


Hubert Kiecol (née en 1950) développe un mélange entre architecture et art minimal. Ses sculptures reprennent des éléments architecturaux (maison, voûte, escalier…) qu’il transpose en maquettes réduites. Son matériau est le béton, il le remplacera pour le verre voire le métal afin d’ajouter de la légèreté et de la transparence à son oeuvre.

Charlotte Rampling (née en 1946), s’est spontanément tourné vers la création plastique alors qu’elle vivait avec Jean-Michel Jarre en tant qu’actrice. La dimension sérielle de ses oeuvres fait surgir les peurs intimes et récurrentes qui nous relient au monde de l’enfance tout autant qu’à celui de la mort.

Anne-Marie Schneider (née en 1962) pratique la peinture, la sculpture, le court-métrage et surtout le dessin, son médium. Ses œuvres sont peuplées de figures humaines, d’animaux et d’objets du quotidien que l’artiste combine et interprète librement. Elle s’intéresse notamment aux personnages de conte de fées (Boucle d’or et les trois ours) ou de bandes dessinées (Popeye) auxquels elle insuffle une nouvelle vie.

Pierre Weiss (né en 1950) est passé de tableaux grand-format représentant la figure humaine sous des lignes acérées, à des architectures massives se mesurant à l’humain. Ce changement traduit l’intérêt de l’artiste pour les spécificités de notre espace social et les conditions de vie qu’elles nous imposent.



Eliette Belet

photos : Antoine Mercier (oeuvre Zao Wou-Ki) ; Eliette Belet (tout le reste)

Du 14 avril au 01 décembre 2023

MAM, 11 Avenue du Président Wilson 75116 Paris

du mardi au dimanche de 10h À 18h (fermeture des caisses à 17h15)