Des souris et des hommes

Situé entre Montparnasse et le jardin du Luxembourg, Le Lucernaire est un centre culturel unique, où les arts se rencontrent et se côtoient autour de trois salles de théâtre, trois salles de cinéma art et essai, une librairie, une galerie, un restaurant, un bar et une école d’art dramatique.

C’est justement cette rencontre entre les arts qui caractérise l’adaptation de la Compagnie du Géant noir, du grand classique de John Steinbeck, Des souris et des hommes.

Publié en 1937, Des souris et des hommes, nous plonge dans la période de la Grande Dépression des années 1930 aux États-Unis.

L’intrigue se déroule en Californie, pendant la Grande Crise, Lennie et George vont de ferme en ferme. Ils louent leurs bras en attendant le jour où ils auront leur ferme à eux, avec un petit bout de luzerne pour élever des lapins. Lennie, malgré sa taille de colosse, n’a pas plus de malice qu’un enfant de six ans. George veille sur lui, le protège du monde qui n’est pas tendre avec les innocents. Le soir, ils se racontent leur rêve, celui de la maison et des lapins. Mais allez savoir pourquoi, les rêves de certains finissent souvent en drame.

La Compagnie du Géant noir propose une adaptation à la fois fidèle au chef-d’œuvre de Steinbeck et une adaptation tout à fait originale élaborée pour un comédien, une danseuse et un musicien.

Le metteur en scène Jean-Christophe Pagès, en faisant le choix d’un décor très minimaliste, transmet ce sentiment de solitude que chaque personnage traîne comme un fardeau.

Une solitude inévitable, tragique et poétique présente dans l’œuvre de John Steinbeck et traduite sur scène par un décor en noir et blanc, et un écran blanc sur lequel est projeté des photographies en noir et blanc ou des dessins pour substituer une scène de bagarre.

Thierry Bilisko met toute son expérience d’acteur, de chanteur, d’improvisateur, pour interpréter magistralement tour à tour sept personnages, avec une fluidité brillante et une ingéniosité captivante.

Sans besoin d’une surenchère corporelle, Thierry Bilisko incarne avec sincérité, spontanéité et aisance chacun des personnages qui caractérisent la qualité remarquable de son interprétation.

La particularité de cette adaptation est l’interaction entre le comédien et la danseuse, Carole Bordes (ou Laure Desplan) par un jeu subtile de regards, et de langage corporel. Nul besoin de parole pour exprimer toute l’intensité et la gravité des conséquences de leur côtoiement.

La musique joue également un rôle à part entière dans cette adaptation. Elle a été créée par Ericnemo, auteur-compositeur passionné, et interprétée sur scène par RiZbO, DJ, chanteur, danseur, multi-instrumentiste.

Dès les premières notes, on est plongé dans l’ambiance Far west, comme dans un film de John Ford, une voie narrative dépeint la scène sur fond musical émouvant, avant que n’entre en scène le comédien.

Olivia Bellin-Zéboulon

Crédit photo : Chloé Fidanzi

Des souris et des hommes

Du 15 janvier 2020 au 15 mars 2020

Du mardi au samedi à 18h30, le dimanche à 15h

Le Lucernaire, 53 rue Notre Dame des Champs, 75006 Paris

Réservation : 01 45 44 57 34 ou www.lucernaire.fr