Il suffit de se pencher sur le parcours de Yanina Yakusheva, pour mieux comprendre la création des parfums « Idol gallery ».
Née en 1981 en Russie, Yanina Yakusheva est attirée par le vivant ce qui l’amène naturellement vers la médecine, la recherche, l’anatomie puis l’écologie. Elle s’interroge sur différentes formes de problèmes sociétaux actuels, se tourne parallèlement vers le journalisme avant d’appliquer sa pluralité de compétences au service d’un aimant impérissable : celui du design et de l’art contemporain.
Depuis 2015, et une formation « L’art et la technologie de la parfumerie» à la Perfumers World International School à Bangkok, c’est dans le parfum qu’elle trouve sa voie et s’épanouit. Créatrice de parfums et artiste, ses fragrances et ses œuvres se complètent, s’enrichissent pour notre plus grand bonheur !
Sa nouvelle collection de parfums « Idol gallery » est consacrée à une nouvelle vision des idoles du passé – c’est-à-dire quelques célébrités du passé qui ont influencé la vie sociale. Yanina Yakusheva a souhaité reconsidérer leur rôle en évoquant leur mémoire à l’aide de composantes visuelles et olfactives. Ses choix se sont portés sur Lénine Vladimir Ilitch, Marilyn Monroe, Lee Alexander McQueen et Rudolf Noureev.
Elle a commencé par réaliser des collages pour chacun. Ceux-ci sont devenus une base pour créer des odeurs comme une palette sur laquelle puiser.
Le résultat ? des parfums aux senteurs évocatrices de tout un univers…
Ainsi, pour Lénine Vladimir Ilitch (révolutionnaire russe et fondateur du premier État socialiste dans le monde – l’URSS), la composition est un mélange d’effluves de biscuit soviétique traditionnel, de fleurs de tilleul, de fleurs blanches de tubéreuse, d’arôme de chocolat, de fruits, de musc et d’ambre gris.
Pour Marilyn Monroe (actrice américaine et sex-symbol des années 1950. L’une des images cultes du cinéma américain et de la culture mondiale), le parfum est construit autour des fleurs jaunes de jonquilles, d’ylang- ylang, de fausse cannelle, de patchouli, d’iris et de benjoin.
Pour Lee Alexander McQueen (designer anglais dans la haute couture), le parfum maintient le caractère décoratif, quelque peu ténébreux et gothique, de son œuvre, grâce aux nuances d’iris, de mûre, de musc, de patchouli et d’héliotrope. Le fond généralement déprimant est adouci par les teintes sulfureuses des fruits de la passion, des fleurs de lys et des orchidées.
Pour Rudolf Noureev (danseur de ballet et chorégraphe soviétique, anglais et français), la composition comprend des arômes comme la civette, le charbon, le bois, la fourrure et le musc. La partie artistique de la création est révélée par les fragrances classiques de lavande et de bergamote. La légèreté du ballet est portée par les nuances de l’ozone et du muguet.
Un soin particulier a été porté sur le design des flacons pour ces parfums qui sont, en plus, mixtes. Une belle découverte !
Véronique Grange-Spahis