Impressions Mémorielles
L’exposition s’est ouverte le 10 mai, jour commémoratif en Métropole de l’abolition de l’esclavage. « Commémorer c’est rendre hommage. Mettre l’image au service de la rencontre, c’est reconnaître et réhabiliter. Autour de l’exposition, des écrivains, poètes, musiciens, historiens, conteurs, échangent avec le public. L’enjeu est que la parole se libère au service de l’intelligence collective. »
Impressions Mémorielles, est une exposition réunissant le travail de 10 photographes français, africains, brésiliens, sur le thème de la traite négrière et de l’esclavage. Chacun d’eux propose un regard artistique et contemporain sur un sujet longtemps refoulé, occulté, dénigré. Il s’agit de comprendre, de remonter les traces de l’esclavage à travers les lieux, les manifestations, les stigmates et ce qui dans le temps marque la traite négrière. Après des siècles d’un traitement inégal, injuste et abominable, il faut démystifier et instruire.
Les photographes :
Céline Anaya Gautier : Originaire du Pérou, Céline Anaya Gautier y a passé son adolescence. Après son retour en France, elle choisit de s’investir dans l’action humanitaire. Son premier travail photographique, «Cœur de Femmes», date de 2002, lorsqu’elle accompagne des femmes de la rue, de passage à la Halte, à Paris. En décembre 2004, elle entreprend un reportage sur les coupeurs de canne à sucre haïtiens en République Dominicaine : Esclaves au Paradis
José Bassit : Né à São Paulo où il habite toujours, José Bassit a publié en 2003 Imagens Fiéis, un ouvrage sur la foi et la religion du peuple brésilien. À travers la fête d’Iemanjá, reine des eaux et des mers vénérées au Brésil, il désigne le lien avec la mère des Orixas, divinité du panthéon Yoruba et de la ville d’Egba au Niger où coule la rivière Yemoja
Robert Charlotte : Né en Martinique, Robert Charlotte explore l’histoire du peuple Garifuna, issu de la résistance à la colonisation des indiens Kalinagos, alors habitants de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, ainsi que celle des esclaves en fuite ou ramenés des plantations, intégrés dans leur culture.
David Damoison : Né en 1963 d’un père martiniquais et d’une mère originaire de France métropolitaine, David Damoison vit et travaille à Paris. Après des cours de photographie à l’École Boulle, puis aux ateliers de l’American Center de Paris, il fait ses débuts auprès de Jean Larivière. Devenu assistant de plateau au studio Pin-Up Paris, il s’initie au tirage en noir et blanc et développe une recherche personnelle au sein de la communauté antillaise de Paris.
Claudio Edinger a vécu à New York pendant 20 ans avant de revenir dans son pays, le Brésil, en 1996. La critique le considère comme un révélateur d’images qui évoquent l’âme du Brésil et fondent l’identité nationale, la construction d’un pays et de ses représentations. Ses voyages racontent les flux d’immigration, la colonisation, l’esclavage.
Mirtho Linguet a longtemps évolué dans l’univers de la mode et de la photographie publicitaire. C’est la série «Alchimie» qui marque en 2009 une rupture décisive dans son travail. Dès lors, il expose à travers ce médium sa vision et ses interrogations. Avec la série «Poupées Noires», qui s’inspire du poème «Limbé» de Léon Gontran Damas, tiré du recueil «Pigments névralgies», il porte une critique, comme l’a fait le poète en son temps, sur l’idéologie dominante des sociétés occidentales.
Fabrice Monteiro a grandi au Bénin, terre natale de son père. À 22 ans, devenu mannequin, il parcourt le monde avec des photographes de mode auprès desquels il se forme. Son œuvre aborde l’histoire des esclaves au Bénin, les enfants rescapés du génocide au Burundi, la place de la lutte dans la société sénégalaise, et les enjeux de la consommation.
Samuel Nja Kwa : L’œuvre de Samuel Nja Kwa reflète sa propre histoire, faite de va-et-vient entre l’Europe, l’Afrique et l’Amérique. De sa «Route du Jazz» à «Mandé Blues», en passant par «Minorité Visible Cinéma Invisible» et «Qu’avez-vous fait de mes ancêtres?», elle renvoie à ses voyages, ses rencontres, sa quête identitaire. Pour marquer son implication et sa singularité, le photographe choisit l’autoportrait et se met en scène.
Véronique Vial : Née à Paris, Véronique Vial s’installe à Los Angeles en 1989. Photographe attitrée du Cirque du Soleil (Canada) depuis trente ans, elle se fait connaître pour ses photographies des célébrités au saut du lit, sans artifice. « Men Before Ten » (World Press Award 1999) précède «Women before 10 AM» (Editions power House Books).
Jusqu’au 10 juillet 2017
Musée de l’Homme
17, Place du Trocadéro
75016 Paris 16ème
Tous les jours sauf le mardi, de 10h à 18h