Irving Penn

Irving Penn

L’année 2017 marque le centenaire de la naissance d’Irving Penn (1917-2009), l’un des maîtres de la photographie du XXe siècle. L’exposition est la première grande rétrospective consacrée à l’artiste américain en France depuis sa mort. Elle retrace les soixante-dix années de sa carrière, avec plus de 235 tirages photographiques entièrement réalisés du vivant de l’artiste et de sa main, ainsi qu’une sélection de ses dessins et peintures. L’exposition Irving Penn offre une vision complète de l’ensemble des sujets majeurs de son travail : la mode, les natures mortes, les portraits, les nus, la beauté, les cigarettes et les débris. Certaines séries cultes, comme les nus, les mégots et les petits métiers seront ici présentées en profondeur. Issu d’une formation aux beaux-arts, Irving Penn développe un corpus d’images marqué par une élégante simplicité, un certain goût pour le minimalisme et une rigueur remarquable, du studio jusqu’au tirage auquel Penn accorde un soin méticuleux.

Suivant un parcours tout à la fois chronologique et thématique, les visiteurs découvrent la production de l’artiste depuis ses débuts à la fin des années trente, jusqu’à son travail autour de la mode et des natures mortes des années 1990-2000.

L’exposition s’ouvre sur les premières natures mortes en couleur que l’artiste a photographiées pour Vogue à partir de 1943, précédées par des scènes de rue à New York et des images du sud des Etats-Unis, du Mexique, de l’Europe. Après la guerre, son travail se déplace de la rue au studio, qui devient le lieu exclusif de ses prises de vue pendant toute sa carrière. En 1947-48, il réalise pour le magazine Vogue des portraits d’artistes, écrivains, couturiers et autres personnalités du monde de la culture, de Charles James et Salvador Dali à Jerome Robbins, Spencer Tracy, Igor Stravinsky et Alfred Hitchcock.

En décembre 1948, il voyage jusqu’à Cuzco au Pérou, où il photographie les habitants et les visiteurs venus en ville pour les festivités de fin d’année. Ses enfants de Cuzco sont devenus un chef-d’œuvre de l’histoire de la photographie.

Envoyé à Paris en 1950 par le magazine Vogue, Penn est ensuite révélé comme véritable maître du portrait de mode, produisant quelques-unes des plus grandes icônes photographiques du XXe siècle. Beaucoup sont des études de Lisa Fonssagrives-Penn, la femme et muse de l’artiste, portant des modèles haute- couture des années 1950. En parallèle pendant ce séjour à Paris, il commence une étude photographique des Petits Métiers, une série de portraits qui puise ses racines dans une tradition établie en gravure depuis des siècles et qu’il continue à Londres et New York. Toutes ces prises de vue emploient le même fond, un rideau peint trouvé à Paris qu’il a conservé dans son studio tout au long de sa carrière et qui est présentée dans l’exposition.

Dans les années 50 et au début des années 60, Irving Penn est devenu un photographe fortement demandé. Il continue à réaliser des portraits pour Vogue que l’on peut qualifier de classiques : Picasso, Jean Cocteau, T.S. Eliot, Marlene Dietrich, Francis Bacon ou encore Colette. L’artiste les veut profonds et aboutis, comme l’art de Goya, Daumier ou Toulouse-Lautrec qu’il a étudiés.

Dans la  partie  suivante,  les  visiteurs  découvrent  un  ensemble  d’études  de  nus  datant  de  1949-1950, une célébration de chair pliée, tordue, tendue, relâchée, brillamment façonnée par le méticuleux tirage argentique et au platine de Penn.

Entre 1967 et 1971, Penn a voyagé pour Vogue dans le Pacifique et en Afrique. L’ensemble suivant est constitué de portraits faits notamment au Dahomey (aujourd’hui le Bénin), en Nouvelle-Guinée et au Maroc. Là, Penn procédait à ses prises de vue dans un studio itinérant, aménagé dans une tente qu’il avait lui-même conçue et avec laquelle il voyageait.

Irving Penn a également photographié les détritus, l’éphémère, le processus de désintégration, notamment avec sa série des mégots de cigarette datée de 1972. Plus d’une vingtaine d’images sont présentées au même titre que les nus ou les portraits car,  comme l’estimait Penn lui-même, « A stubbed out cigarette  tells the character, it tells the nerves. The choice of cigarette tells the taste of the person » (« Une cigarette écrasée indique le caractère, elle révèle la nervosité. Son choix en dit long sur le goût d’une personne »). Les rebuts, blocs de métal, éléments de la rue et autres détritus démontrent l’intérêt constant d’Irving Penn pour les natures mortes, depuis ses premières images jusqu’à la fin de sa carrière.

L’ultime section de l’exposition est consacrée aux dernières photographies de mode et aux portraits de sa maturité, incluant des personnalités comme Tom Wolfe, Truman Capote, Alvin Ailey, Ingmar Bergman et Zaha Hadid.

Un petit tour à la boutique :

Jusqu’au 29 janvier 2018

Grand Palais Galeries nationales
3, avenue du Général Eisenhower
75008 Paris
Tous les jours (sauf mardi) de 10h à 20h – Nocturne le mercredi jusqu’à 22h –