Journée Mondiale de l’Océan : Tahiti, « Source de vie »

Cette année le collectif NANA SAC PLASTIQUE (« nana », reo Tahiti, se traduit par « au revoir ») et son association Tia’i fenua, la FAPE – Te Ora Naho ainsi que Pew Bertarelli s’emparent de cette emblématique journée pour sensibiliser à la beauté des océans à travers une sélection d’œuvres dédiées et d’ateliers à destination du public animés par différents acteurs du territoire comme l’écomusée Te Fare Natura.

L’avant-gardiste Brasserie Hoa, récemment inaugurée, propose son espace arty à la dynamique équipe dont la devise est « Il n’y a pas de petits gestes quand on est 275 000 à les faire ». Ces 275 000 correspondent au nombre d’habitants de la Polynésie française.

Toujours y croire, ne rien lâcher, telles sont les mantras d’une Team déterminée dans ses multiples actions d’informations et de remise en état.

L’art qui relie s’invite dans cette panoplie d’outils pédagogiques. Un pourcentage de la vente des œuvres sera destiné au développement des différents projets. Il s’agit d’une exposition caritative grâce à l’engagement des artistes impliqués dans la préservation de ce patrimoine vivant qu’est l’océan. Il joue un rôle essentiel dans l’économie et la vie des polynésiens. Plus de 40% des ressources propres de la Polynésie française sont liées au milieu maritime. Ce dernier procure près de 5000 emplois dans des domaines aussi variés que l’aquaculture et la perliculture, le tourisme nautique, les énergies marines, la pêche thonière… sans compter les nombreux pêcheurs côtiers et lagonaires. L’Océan constitue une source primordiale de ressources vitales, en particulier pour la population insulaire qui dépend fortement des produits de la mer. Véritables trésors de biodiversité et poumons du globe, les océans absorbent 30% du CO2 produit par l’homme et fournissent la moitié de l’oxygène présent sur Terre.

« Protéger les Océans, c’est préserver la planète dans son ensemble ». Voilà le discours sur lequel en 2021, vingt-et-un artistes ont planché avec, à l’issue, des propositions s’articulant autour des mots d’ordre du catalogue de l’exposition dirigé par Moea Pereyre, présidente de l’association Tia’i fenua : « ART qui provoque, qui touche, qui émeut, qui chamboule, qui révolte, qui alerte, qui bouleverse ».

Sébastien Canetto dans sa singulière poésie picturale, propose Les Gardiens, acrylique sur toile, qu’il qualifie « d’onirisme sur la montée des eaux et le dérèglement climatique ». On y voit des Moais de l’île de Pâques flirtant avec des requins et des bancs de rougets dans un monde noyé où les flots sont devenus la norme. L’humain n’y a plus sa place.

Vashee’s Design, quant à lui, reprend son approche numérique pour A’amu ! qui signifie « Mange !». A’amu est l’extension de A’a, entité anthropomorphe de Rurutu, une des îles de l’archipel des Australes. La réplication de ce dieu s’associe à un « ‘uravena », littéralement « poisson-purge ». Ce poisson des profondeurs pouvant atteindre 1,5 mètres est pêché de nuit. Il contient une huile extrêmement purgative. Mordra-t-il à l’hameçon ou purgera-t-il le genre humain ?

Omaira Tuihani, diplômée du Centre des Métiers d’Art, à travers le medium de la mine graphite, a souhaité s’exprimer sur la richesse et la fragilité de la flore et de la faune. Le sac plastique, cette transparente habitude qui génère de colossaux dégâts, est un fléau du quotidien et interpelle l’artiste sur la capacité de remise en question de chacun sur ses délétères routines.

Moerava C., elle aussi jeune diplômée du Centre des Métiers d’Art, offre différents focus piscicoles et embarque le regardeur dans la frénétique danse du mérou céleste ROI MA.

SeL, éternelle cherchante, personnifie l’océan et lui donne sa voix dans l’espoir d’un éveil avec ses aquarelles sur feuilles en polypropylène dont The océan strikes back.

Le mot de la fin sera ce message d’espoir porté par Moea et emprunté à Pierre Rabhi, « C’est dans les utopies d’aujourd’hui que sont les solutions de demain ». Venez nombreux goûter cette source de vie et partager vos solutions.

Les artistes sélectionnés : Sébastien CANETTO, MOETU FENUART, Anaïs HUET, Moana VAN DER MAESEN, Aurea IGNIS, VASHEE, Kelly HOOTEN, Bruno CURET, D.T.K, Nadège GABBERO-GRESSET, Omaira TUIHANI, Moerava C., Jean CICUTTA, MAIMOA, Patricia LESTURGIE, Sarah VIAULT, Pierre MOTAHI, Frédéric SOUNY, SeL, TVAITE, Jason MS.

Du 8 au 19 juin 2021à la Brasserie HOA

FARE UTE – rue Francis Puara, 98713 Papeete – Ouverture tous les jeudis de 16h à 21h30 et Mardi 8 juin :

-16h Peinture en mouvement par Sophie – Immersion dans l’immensité bleue

-17h Vernissage

-17h30 Présentation des lauréats de l’appel à projets Rahui Pew Bertarelli FAPE

-18h Projection du documentaire  « Seaspiracy » puis débat avec le public

Vendredi 11 juin :

-13h Atelier et stands des associations et acteurs engagés dans une démarche durable.

-16h Remise des Trophées du Fenua Durable par le ministère de l’environnement

-17h Concert avec Koru, Manea Benett, Coconut Jazz et DSM

Samedi 12 juin

-8h à 11h Ramassage de déchets sur le littoral « A paruru i te moana

-12h Spectacle « Déchets animés » du Clown Nani et Moorea Biodiversité

Entrée gratuite

Pour plus d’informations :

https://www.facebook.com/nanasacplastique

Moea Pereyre, Collectif Nana Sac Plastique – Tīa’i fenua : nanasacplastique@gmail.com ; + 689 89 72 68 58 / Donatien Tanret, Pew Bertarelli: dtanret@pewtrusts.org ; + 689 87 28 88 34 / Heremiti Concaret, Te Ora Naho – FAPE : heremiti.fape@gmail.com ; + 689 87 24 16 85

Food Court zéro plastique, produits essentiellement d’origine végétale et locale avec un minimum de produits de la mer

Bière artisanale de la Brasserie HOA directement brassé sur place. Circuit court.

Texte et photos : Valmigot