L’internat de Headfort en Irlande est un internat peu commun. Certes, les élèves y apprennent les mathématiques, la littérature et la géographie mais tout cela est enseigné avec une bonne pincée de rockn’roll et de bienveillance à des élèves qui ne cachent par leur plaisir d’être en classe.
Headfort est un des derniers internats irlandais qui accueillent des classes de primaire. Tout au long du film, la caméra suit un couple d’enseignants John et Amanda Leyden, professeurs dans ce lieu depuis 40 ans. Leur bonne humeur et leur grand dynamisme permettent aux enfants de se sentir chez eux au sein de cet environnement scolaire. L’apprentissage n’est pas une contrainte mais une découverte, un jeu qui ne se cantonne pas uniquement aux matières classiques. Pendant leur temps libre, les enfants peuvent jouer dans un groupe de musique sous la supervision de John, dessiner sur les murs d’un petit local, faire du sport, construire des cabanes… C’est au coeur de cet univers plein de créativités et à l’écart des écrans que les enfants grandissent et se construisent sereinement.
John et Amanda sont conscients que c’est par l’éducation que les enfants deviennent les adultes de demain. C’est pour cette raison qu’ils exercent leur métier avec une immense bienveillance mais en poussant chaque élève à être autonome et toujours ouvert d’esprit.
John et Amanda Leyden sont de véritables enseignants de ce pensionnat. Les réalisateurs Neasa Ní Chianáin et David Rane ont choisi de suivre ce couple atypique pour montrer les coulisses d’un pensionnat britannique aux méthodes éducatives originales.
Ce cinéma d’observation est travaillé avec talent.
Au cours de ce film, il n’y a ni interview, ni voix off, ce sont les très nombreuses heures de tournage, montées astucieusement, qui donnent l’impression au spectateur d’être au sein d’une fiction.
Ce film est beau par sa spontanéité. Aucun scénario n’a été écrit, aucune scène n’a été préméditée. Tout est le fruit d’un hasard.
En plus du couple d’enseignants, le film se concentre sur le parcours de quelques élèves que le spectateur voit évoluer tout au long de l’année scolaire. Comme il est plaisant d’assister à la progression de certains élèves dans leur vie scolaire ou dans leurs interactions sociales.
Mais comme à la fin de chaque année scolaire, arrive le temps des vacances qui s’accompagne des au revoir et s’avère aussi difficile pour les élèves que pour le spectateur qui s’est attaché pendant cette heure et demie de film à la paisible atmosphère d’Headfort.
Florianne Rapatel
Kind of Magic
Sortie le 6 mars au cinéma