Du 15 au 18 septembre 2022 s’est déroulée la quatrième édition de la Foire d’art urbain contemporain District 13. L’occasion de découvrir certains artistes émergents dans ce lieu hautement symbolique qu’est l’hôtel Drouot, la plus ancienne place de vente aux enchères du monde. Le prix estimé des œuvres exposées allait jusqu’à 30 000€ pour Plus loin que l’horizon de Maye, qui dépeint un paysage dystopique dans lequel les déchets ont pris le pouvoir sur la nature. Brusk ironise de la même manière avec sa Nature morte tristement éponyme.
Case Maclaim offre avec Writing un tableau plein de poésie tout en effets d’ombres et de transparences, à la palette de couleurs très délicate.
D’autres œuvres prennent la forme d’hommages, telle que l’acrylique à l’esprit très pop art Joséphine Baker signée par Btoy. L’hôtel Drouot expose également Miss. Tic présidente, comme un adieu à cette célèbre artiste de street-art parisienne malheureusement disparue en mai 2022, qui prit les murs de la capitale comme support dès les années 1980.
Big Ben, un street-artist originaire de Lyon, signe son œuvre L’Ogre. Le pochoiriste cite Banksy dans ses influences, et cela se ressent par le caractère éminemment politique de ses toiles : en représentant Vladimir Poutine décapitant à pleines dents une colombe, Big Ben prend clairement position contre l’invasion russe de l’Ukraine. De la même manière, Olivia Ferrand tire son inspiration de l’actualité et inscrit dans ses oeuvres son engagement féministe. Ses broderies minutieuses, Girls just wanna have fun and reproductive rights, interpellent par leurs titres mêlant revendications politiques et références musicales de la pop culture. Ces deux artistes sont représentés par la galerie lyonnaise Art Show.
C’est la galerie bien nommée Stick Together qui expose le travail de Max Zorn. L’artiste néerlandais manie le ruban adhésif à la place de la peinture, et le scalpel à la place du pinceau. La superposition de couches donne un effet d’aplats, qui convient très bien à ses influences Americana et cinématographiques. Il est fascinant de voir naître de ses mains des formes que l’œil non entraîné n’aurait pu deviner à première vue.
Marie Agassant