Le cognac, une affaire de famille

Depuis 1850, la famille Merlet se transmet les secrets et talents de viticulture, distillation et commercialisation, les amenant aujourd’hui à la tête d’une distillerie de 40 salariés au chiffre d’affaire excédant les 20 millions d’euros.

Ayant repris le flambeau vers les années 1970 Gilles Merlet, le père, est le président directeur général de cette entreprise, secondé de ses deux fils, Pierre Merlet, chargé de production et qualité, et Luc Merlet, responsable commercial et marketing. Depuis plusieurs générations, un élément regroupe tous les membres de cette famille Merlet, la vigne.

Seulement, dans les années 70, le cognac subit une crise aux raisons controversées. En effet, le marché du cognac pouvait presque s’assimiler au monopsone, où le client majoritaire, le Japon, faisait face à une offre de plus en plus conséquente, les producteurs de cognac se multipliant.  Mais survint le choc pétrolier de 1970, qui fait complètement chuter la demande.

C’est alors que Gilles Merletà l’idée de revenir au produit de base, le raisin. Il vend alors ses jus et ses vins de pays en vrac, et fonde sa propre marque de production.

Ajouté à cela, il diversifie ses produits en se lançant dans la culture du cassis, baie qui présente de beaux avantages gustatifs et agricoles. En effet, la liqueur de crème de cassis est un produit qui s’allie très bien au cognac pour boissons et cocktails, et sa récolte se fait à l’aide d’une machine à vendanger, permettant des économies en termes de capital technique. Ainsi, d’une activité historique de distillation, ils ont peu à peu développé une branche vers le domaine des liqueurs de fruit (cassis, mais aussi fraises et framboises, abricot, melon) qui, à l’heure actuelle vient rivaliser avec le cognac au niveau des ventes. Cela s’explique notamment par un partenariat avec le compte d’une société américaine, une liqueur à base de cognac qui connaît beaucoup de succès aux Etats-Unis, du nom d’Hpnotiq.

Autre filiale de l’entreprise, elle produit des spiritueux pour le compte d’autres sociétés qui viennent les voir, qu’ils s’agissent de whisky, du rhum, et autres types de liqueurs et spiritueux. Cet essor consacré à l’élaboration des spiritueux se retrouve chez beaucoup de producteurs cognaçais, ce qui vaut à la région le qualificatif de « Spirits Valley », amenant à la création d’une véritable alliance des professionnels de la filière des spiritueux d’excellence de la vallée de Charente.

Bien-sûr, ils consacrent aussi leurs activités à leur production historique, le cognac distillé. En plus de leur production issue de leur propriété de 40 hectares, ils achètent également de la vendange, qu’ils distillent, puis réalisent des contrats de négoce avec des négociants cognaçais, comme la célèbre maison Martel. Ils possèdent également des cépages pour faire des vins de pays, comme le Merlot, Sauvignon et Pinot noir.

Actuellement, la distillerie Merlet et Fils projette de sortir une cuvée millésimée de 2008, c’est-à-dire un cognac, qui directement après avoir été distillé, a été scellé par un agent du Bureau National Interprofessionnel du Cognac, certifiant l’authenticité de ce cognac pur, issu d’un seul cépage et une seule propriété.

Il est possible d’acheter leurs produits via la commande en ligne, proposée notamment par La Cognathèque ;  Cognac Merlet & Fils (cognatheque.com).

En fonction des mentions, les prix varient, allant de 39 € pour un VS, 50 € pour un VSOP, jusqu’à 100€ pour XO. Vous pourrez également retrouver les liqueurs de fruits et de cognac, dont le prix aborde les 40€.

Les caves de vins et spiritueux de Nouvelle Aquitaine détiennent parfois leurs produits, tout comme certains bars à cocktails, comme le célèbre Dandelyan à Londres.

Distillerie Merlet & Fils (distillerie-merlet.com)

Lucile de Bellabre

Photos : ©MerletetFils