A l’occasion des 30 ans de la disparition de György Cziffra, Pascal Amoyel, pianiste de renommée internationale, rend un hommage vibrant d’émotion et d’admiration pour son maître dans Le pianiste aux 50 doigts, au Théâtre Montparnasse, jusqu’au 31 décembre 2023.
György Cziffra est considéré comme l’un des meilleurs pianistes du XXe siècle. De Budapest à Paris, en passant par Vienne, le destin de Cziffra est incroyablement passionnant et bouleversant. Du prodige de 5 ans qui jouait dans les cirques, au jeune soldat perdu dans les tourments de la 2de guerre mondiale, de l’homme qui tenta de s’enfuir de Hongrie et condamné à soulever des blocs de pierre au pianiste de bar jouant des chansons à boire dans des cabarets sordides de Budapest, sa vie est un véritable roman qui traverse toutes les souffrances du 20e siècle.
Que l’on connaisse ou non son parcours, Le pianiste aux 50 doigts offre aux spectateurs l’occasion de plonger au cœur de sa vie et de découvrir comment son destin le poussa à devenir l’un des plus grands virtuoses de son époque.
C’est le destin justement qui a conduit le jeune Pascal Amoyel à habiter le même appartement que Cziffra peu de temps après lui.
Toujours le destin qui amena la gardienne du 16 rue Ampère à conseiller au jeune pianiste Pascal d’aller se présenter à Cziffra à la fondation dont il s’occupait à Senlis.
Le destin encore a permis que Pascal Amoyel devienne ainsi, dès l’âge de 13 ans, l’un des rares élèves de ce légendaire pianiste hongrois.
La mise en scène originale de Christian Fromont alterne pièces du répertoire, piano préparé, improvisations, scie musicale, voix parlée avec ou sans musique…toujours interprétés avec brio par Pascal Amoyel qui incarne une série de personnages ayant marqué la vie de son maître, mais également Cziffra lui-même, le maître et l’élève ne faisant plus qu’un.
Au-delà de l’interprétation théâtrale parfaite de Pascal Amoyel c’est bien sûr sa maîtrise du piano qui subjugue le spectateur et l’on comprend pourquoi il est considéré comme l’un des héritiers spirituels de Cziffra.
En adaptant l’incroyable vie de Cziffra, Pascal Amoyel souhaite marcher sur les pas de ce pianiste hors norme. En réalité, Amoyel l’incarne avec une telle justesse, qu’il fait revivre son maître dont l’immense talent lui a valu des surnoms tel que « réincarnation de Franz Liszt », « interprète aux moyens paranormaux », « pianiste aux 50 doigts ».
Sur scène, Pascal Amoyel semble faire corps avec le piano, et on sent qu’il vit la musique jusqu’au fond de son âme. Si pour son maître la musique était le prolongement de l’amour et de la fraternité humaine, pour Amoyel la musique va encore plus loin, elle est synonyme de vie à chaque seconde, à chaque souffle. Il fait preuve d’une sensibilité d’interprétation exceptionnelle, digne de Cziffra.
Le pianiste aux 50 doigts est plus qu’un récital de piano, plus qu’une
pièce de théâtre, plus qu’un seul en scène, c’est un spectacle où récit et
musique sont liés, et où l’interprète ne joue pas mais vit réellement la
musique.
Olivia
Bellin-Zéboulon
Jusqu’au 31 décembre 2023
Tous les jeudi et vendredi à 19 heures, samedi à 15h30, dimanche à 18 heures – Durée du spectacle : 1h20
Théâtre Montparnasse, 31 rue de la Gaité, 75014 Paris