Conservé au musée des Beaux-Arts de Lyon, Le Poème de l’âme est le grand œuvre à la fois graphique, pictural et littéraire de l’artiste lyonnais Louis Janmot (1814-1892). Il fut qualifié par Henri Focillon, directeur du musée de Lyon de 1913 à 1924, « d’ensemble le plus remarquable, le plus cohérent et le plus étrange du spiritualisme romantique ».
Le poème de l’âme
Le Poème de l’âme de Louis Janmot est l’œuvre d’une vie, étalée de 1835 à 1881. Présentée à l’Exposition universelle de 1855, c’est une œuvre à la fois picturale et littéraire, qui se compose de 18 tableaux suivis de 16 dessins au fusain, le tout inspiré par un long poème de 2 800 vers, également écrit par Louis Janmot. Ce vaste ensemble narre la vie d’une âme sur la Terre, incarnée dans un jeune homme, accompagné de son double féminin. Puis l’œuvre représente la vie de l’homme resté seul à la suite de la disparition de sa compagne, à laquelle s’identifierait l’artiste.
La série exprime les convictions philosophiques et religieuses de l’artiste. Forme peinte et forme écrite présentent la vision de l’existence d’un catholique convaincu, voulant réhabiliter les croyances et les rites sa religion, à la fois ancienne et adaptée aussi à son époque, au milieu d’un siècle bouleversé par de nombreux soubresauts politiques, l’arrivée de nouvelles philosophies, des découvertes scientifiques de tous ordres, l’essor de courants mystiques plus ou moins ésotériques.
L’exposition présentée au musée d’Orsay fait découvrir Le Poème de l’âme dans son intégralité
L’œuvre sur papier étant fragile, c’est la première fois que les dessins sont présentés depuis la dernière exposition organisée à Lyon en 1978 !
Les 18 peintures (Génération divine, Le Passage des âmes, L’Ange et la mère, Le Printemps, Souvenir du ciel, Le Toit paternel, Le Mauvais sentier, Le Cauchemar, Le Grain de blé, Première communion, Virginitas, L’Echelle d’or, Rayons de soleil, Sur la montagne, Un Soir, Le Vol de l’âme, L’Idéal, Réalité) ont été exposées au Salon de Paris en 1855. Elles déroutent le public. Un long poème est édité en même temps.
Les 16 dessins (Solitude, L’Infini, Rêve de feu, Amour, Adieu, Le Doute, L’Esprit du mal, L’Orgie, Sans Dieu, Le Fantôme, Chute fatale, Supplice de Mézence, Les Générations du mal, Intercession maternelle, La Délivrance ou vision de l’avenir, Sursum corda) complètent le Poème de l’âme.
L’exposition fait coexister les deux modes d’expression, visuel et textuel, en donnant à entendre le poème tout en contemplant les tableaux. Une déambulation comme un voyage initiatique à travers les œuvres …
Pour lire l’intégralité du poème : https://www.musee-orsay.fr/fr/articles/le-poeme-de-lame-de-louis-janmot-texte-integral-275212
Des « cabinets » adjacents permettent d’explorer les inspirations philosophiques, spirituelles et littéraires du peintre-poète et de découvrir ses affinités avec d’autres artistes, de William Blake à Odilon Redon, qui ancrent bien le Poème de l’âme dans le XIXe siècle.
Du 12 septembre 2023 au 07 janvier 2024
Musée d’Orsay, 62 rue de Lille, 75007 Paris
Du mardi au dimanche de 9 h 30 à 18 h (21 h 45 le jeudi) – fermé le lundi
Photos : Véronique Spahis