L’anamorphose lumineuse
René Magritte, l’homme à la pipe qui n’est pas une pipe, connu de tous pour son nom, mais dont l’entièreté de son œuvre, reste méconnue. Le Musée de l’Orangerie, offre pour la première fois, une exposition qui regroupe un chapitre entier de l’œuvre de Magritte, en réunissant une soixantaine d’œuvres.
Le bonheur, cette chose si abstraite, mais tellement nécessaire à la vie, est le concept le plus important dans le travail de Magritte. L’artiste se voit comme un véritable prophète du bonheur. Persuadé que le conflit mondial, de cette Seconde Guerre, va prendre fin, Magritte décide, à travers son art, en se personnifiant en « marchand de sable », de distiller le bonheur grâce à ses œuvres. Jusqu’en 1947, Magritte restera fidèle à ce style dit « solaire », au sein duquel il produira une cinquantaine de gouaches et dessins, où il illustrera Sade ou encore Eluard. Cette période, grandement inspirée par Auguste Renoir, est loin d’être une simple « passade » de son œuvre. En effet, Magritte lui accorde assez d’importance pour la considérer comme la période qui amènera à une réforme en profondeur du Surréalisme.
« Le beau côté de la vie serait le domaine que j’explorerais. »
Magritte accorde assez d’importance à sa « Période Renoir » pour la considérer comme la période qui amènera à une réforme en profondeur du Surréalisme. En effet, quand il s’agit de Surréalisme, le nom d’André Breton vient en premier. Le fondateur du « Manifeste du Surréalisme » a été contacté par Magritte en lui communiquant à son tour « Le Manifeste du Surréalisme en plein soleil » en octobre 1946. Cependant, le refus d’André Breton à ce programme conduit Magritte à se débarrasser de sa « Période Renoir » dans un feu d’artifice provocateur qui donnera naissance en 1948 à sa « Période Vache ».
Composée en plusieurs salles, l’exposition met donc en lumière, les différentes étapes de l’œuvre de Magritte. S’ouvrant sur les dernières toiles des années Trente, dans lesquelles l’artiste illustre l’arrivée de la Guerre et ses ravages, s’en suis les tableaux de la fameuse « Période Renoir » dialoguant avec des chefs d’œuvres de l’artiste, mais également avec des œuvres de Picabia, ainsi que d’autres œuvres qui permettent d’envisager, d’imaginer et de se confronter à des œuvres peu connues.
Ainsi, fleurs, oiseaux, corps de femmes, personnages grotesques se répondent dans cette exposition complète qui met en avant les différentes périodes de l’œuvre de René Magritte. C’est toute une atmosphère de bonheur et de renouveau qui règne au sein du Musée de l’Orangerie.
Manon Quantin
Exposition du 19 mai au 19 juillet 2021
Musée de L’Orangerie, Jardin des Tuileries, Place de la Concorde, 75001 Paris
Ouvert de 9h à 18h – Fermé le Mardi