Musée des peintres de Barbizon

Le rendez-vous des artistes et de la nature

En allant travailler sur le motif dès 1830, les paysagistes français révèlent un nouveau rapport au réel et à sa représentation.

Camille Corot puis les peintres de l’« école de Barbizon » bouleversent les habitudes de peindre aussi bien au niveau des sujets que de la manière.

Emile Zola écrivait, en 1868, à propos de ce nouveau genre : « le paysage classique est mort, tué par la vie et la vérité ».

Barbizon est considéré comme un village d’artistes. C’est un des endroits mythiques de la peinture pré-impressionniste en France au XIXe siècle, où tous les peintres viennent chercher l’inspiration auprès de la nature encore intacte.

Le musée départemental de l’Ecole de Barbizon est installé dans deux sites historiques de Barbizon, l’auberge Ganne et la maison-atelier de Théodore Rousseau.

En effet, ce dernier découvre en 1833 le village de Barbizon à la lisière de la forêt de Fontainebleau.

Il s’y installe en 1847, suivi par Jean-François Millet en 1849 et d’autres peintres désirant résider au plus près de leur sujet de prédilection : le paysage et les scènes rurales.

Camille Corot, Antoine Barye ou Alexandre Decamps y font de fréquents séjours, rejoignant leurs amis à l’auberge Ganne.

Plutôt que par une théorie, la notion d’école pour ces peintres est justifiée par des affinités qui réunissent des artistes dévoués au paysage et fuyant la ville devenue inhumaine, surtout après l’épidémie de choléra de 1849.

Ces artistes se rejoignent essentiellement autour de la pratique du plein air. Ils placent l’observation et l’expression poétique au-dessus du respect des règles académiques.

En rupture avec la peinture académique, ils abandonnèrent les maitres et les ateliers parisiens, les sujets historiques, mythologiques ou religieux et vinrent séjourner d’abord à Chailly-en-Bière puis à Barbizon.

La renommée du village devient telle que des artistes venus de toute l’Europe et même des Etats-Unis s’y retrouvent, tels que Liebermann, Grigorescu ou De Cock.

L’exposition universelle de 1855 marque leur consécration officielle et publique.

Depuis 1995, l’auberge Ganne abrite la collection permanente du musée. Celle-ci est constituée à la fois par les décors réalisés, sur les meubles et les murs du bâtiment, par les peintres qui y étaient hébergés, et par une collection de peintures, dessins et estampes représentative de la production de ces artistes.

En introduction à la visite, un film présente l’histoire de la colonie artistique de Barbizon, la place de la peinture en plein air « sur le motif » et la vie quotidienne des peintres à l’auberge, le tout ponctué de musiques qui nous emportent dans un autre temps.

Ensuite on découvre les salles du rez-de-chaussée, salles à manger et épicerie, où les meubles et panneaux peints par les artistes ont été replacés.

Des objets du quotidien restituent également l’atmosphère du lieu au temps des « Peint’à Ganne », comme les appelaient familièrement à l’époque les habitants du village.

La suite de la visite s’effectue au premier étage où se voient encore de nombreux dessins, peintures et graffitis apposés par les artistes sur les murs de leurs chambres-dortoirs. Dans ces salles est présentée la collection de peintures, dessins et estampes du musée, constituée d’acquisitions également de donations, de legs et aussi des dépôts des musées nationaux dont le Louvre et Orsay.

La maison-atelier de Théodore Rousseau, le lieu dans lequel a vécu et travaillé le célèbre
paysagiste, jusqu’à sa mort en 1867, accueille aujourd’hui les expositions temporaires du musée.

Les expositions temporaires sont le plus souvent consacrées à des artistes du XIXème siècle  spécialistes du paysage, de la peinture animalière ou des sujets paysans.

La prochaine exposition temporaire à l’atelier maison de Théodore Rousseau se tiendra du 18 juin au 18 septembre 2022.

Grâce à cette exposition le public est invité à mieux appréhender le cheminement de ces artistes s’inspirant du massif de la forêt de Fontainebleau.

Sont réunies pour cette exposition des œuvres empruntées à des collections publiques (mairies-musées des villages alentour et musées nationaux) et privées sur le thème du paysage, mettant ainsi en exergue les collections d’œuvres de ce territoire. De nombreux artistes passés par Barbizon vont parfois s’installer dans les villages en lisière de forêt, qui les mèneront jusqu’au bord du Loing et l’étude des lumières sur les bords de l’eau emportera cette peinture de paysage vers une autre période appelée : impressionnisme.

(Commissaire d’exposition: Hervé Boesch, responsable du musée des peintres de Barbizon)

Le musée départemental des peintres de Barbizon est un lieu unique qui allie, le passé et le présent en faisant vivre tout au long de l’année cet endroit historique.

En effet, le musée des peintres de Barbizon propose à ses visiteurs de nombreuses activités culturelles : conférences, promenades littéraires et artistiques, ateliers de croquis en plein air ou de pratique de la gravure.

Il est également impliqué depuis de nombreuses années dans la démarche d’accueil des personnes en situation de handicap. Le musée dispose d’une malle pédagogique ≪ L’Ecole des Beaux Ar…bres ≫ qui contient des outils adaptés à tous les handicaps pour une découverte des peintres de Barbizon par des agents formés.

Le musée des peintres de Barbizon met ainsi en pratique la pensée de Jean-François Millet en faisant de ce lieu un lieu vivant autour de ses visiteurs : « En créant un paysage, vous pensez à l’homme ; en créant un homme, vous pensez au paysage ».

Olivia Bellin-Zéboulon

Crédit photo : ©Yvan Bourhis / Département de Seine-et-Marne

Le musée départemental des peintres de Barbizon – Département de Seine-et-Marne

Auberge Ganne (collections permanentes) : 92 Grande rue, 77630 Barbizon

Maison-atelier de Théodore Rousseau : 55 Grande rue, 77630 Barbizon

Espace de médiation : 6 rue du 23 août, 77630 Barbizon

01 60 66 22 27 – barbizon@departement77.fr

Ouverture tous les jours sauf le mardi, de 10h à 12h30 et de 14h à 17h30 et jusqu’à 18h en juillet et août. Fermé le 1er mai, et les 24, 25, 26 décembre et 1er janvier