Il existe de ces personnes qui vous éblouissent et vous laissent pantois devant leur brillance… Gabriela Sismann, créatrice « d’œuvres d’art portatives », historienne de l’art (spécialisée en sculpture de la Renaissance), propriétaire de galerie en est.
Passionnée d’histoire et plus précisément d’égyptologie, Gabriela Sismann a signé le coup d’envoi de son exposition Odyssée (rentrant dans le cadre de la Paris Design Week) au sein de sa galerie située dans le 7ème arrondissement. Et il ne pourrait être plus à son image : surprenant, foisonnant de créativité et de bonne humeur. S’y mêlent airs de tango, vins argentins et œuvres anciennes. Tout œuvre à créer une véritable odyssée à la fois sensorielle et esthétique. Odyssée présente la troisième collection de bijoux de la créatrice composée de vingt œuvres portatives dont treize inédites.
Gabriela Sismann portant le collier scarabée :
Chaque pièce a une histoire double : d’abord rattachée au vécu personnel de la créatrice de bijoux mais aussi possède une vie intrinsèque qui fait songer à des temps et des mœurs révolus… Cette explosion est l’acmé d’un amour fou pour les civilisations anciennes qui a poussé Gabriela Sismann à quitter l’Amérique pour venir étudier en France à l’Ecole du Louvre et à la Sorbonne. Et c’est depuis trois ans qu’au fil de rencontres et de visites aux marchands d’art qu’elle collectionne des pièces d’art d’époques cosmopolites pour en faire des œuvres d’art portatives. C’est elle-même qui dessine les bijoux puis collabore avec un orfèvre basé à Parispour leur réalisation. On peut noter le design épuré et raffiné des montures qui soutiennent et subliment les œuvres d’art tout en les transportant dans l’époque contemporaine. Mixant à la fois de l’argent et de l’or, ils enserrent sans jamais altérer la base. Le crocodile en bronze représentant le dieu Sobek (rarissime par le manque de représentation de cette divinité du Nil) est l’exemple parfait de cette mise en valeur par sa chaîne souple qui lui confère un mouvement unique. Retrouvé enfoui sous un temple, il est l’une des plus belles pièces de la collection (son prix est de 10 000 euros).
Le collier au crocodile Sobek Photo ©Christophe Fouin :
Le délicat travail du respect des pièces Photo ©Christophe Fouin :
Mais la pièce préférée de la créatrice est le scarabée en pierre rare datant de la Basse Epoque (c.664 avant JC) de l’Egypte ancienne. Il se posait sur les momies lors de l’embaument des corps et était symbole de renaissance et de protection. Bien que des milliers d’années le séparent de sa fonction première, et à présent serti sur un collier, il continue à protéger son porteur par son emplacement près du cœur. La beauté de la pierre, aux tons vert profond est réhaussée par le doré du collier.
Le collier scarabée :
On pourrait passer des heures à admirer les bagues aux tons ambrés (qui sont en réalité du verre, mais dont les impuretés sont semblables à des inclusions minérales), les colliers amulettes œil d’Horus (3 000 euros), le grand collier en argent repoussé représentant l’Enlèvement d’Europe par Zeus (10 000 euros), ou les bagues (700 euros la bague) dont les serpents en bronze sont soudés sur des anneaux en argent et sont issus de vases du Grand Tour…
Les bagues ressemblant à des broches camées :
Les colliers œil d’Horus :
Collier représentant l’Enlèvement d’Europe par Zeus Photo ©Christophe Fouin :
Les bagues serpent Photo ©Christophe Fouin :
Et bien que toutes ces pièces tiennent de l’onirique, Gabriela Sismann rêve d’un portrait de Cléopâtre datant de la période hellénistique (on n’en connaît qu’un exemplaire) à transmuter en médaillon. Amoureux d’Histoire ou tout simplement de bijoux, les créations de Gabriela sont l’occasion idéale de côtoyer des millénaires d’histoire et peut-être de les pendre à votre cou…
Clara Alle
Photos : Clara Alle et Christophe Fouin (sur fond blanc)
Galerie Sismann, 33 Quai Voltaire, 75007 Paris
jusqu’au 16 septembre 2023
Entrée libre
Ouvert du lundi au vendredi de 10h30 à 18h30