Paul Maz est un peintre amoureux du papier et des mots. Sa dernière exposition Galerie du Colombier, rue St Honoré, s’intitulait « Quelque p’art ». Ses tableaux : instantanés de paysages imaginaires, laissent libre cours au rêve. Ses paysages, il les aime sauvages comme la mer, la montagne, la terre en feu. Il tente de saisir la force, la brutalité des éléments indomptables de la nature.
Si certains disent que son travail a un petit air de Zao Wou Ki, il confirme. Cet artiste chinois rattaché au mouvement de l’abstraction lyrique, « l’expression de l’émotion individuelle », est l’un de ses inspirateurs, tout comme le peintre Nicolas de Staël, l’allemand Gerhard Richter et Mark Rothko d’origine russe, classé comme représentant de l’expressionnisme abstrait américain.
C’est en 2004, alors qu’il s’installe à Montmartre qu’il renoue avec sa passion d’adolescent, la peinture. Son support de prédilection c’est le papier, il explique cette appétence par ses vingt années dans la presse écrite en tant que journaliste. Il peint sur papier qu’il colle ensuite sur la toile. Il utilise toutes sortes de papiers, le kraft, mais aussi le papier de soie, qu’il façonne pour rajouter du volume et plus inattendu : le papier braille. Il aime l’idée que dans sa toile, inscrit sur du papier braille, il y a un message caché pour les voyants, des mots invisibles que seuls les aveugles pourraient découvrir. Il avait même envisagé un temps, d’acquérir une imprimante relief pour graver des textes. Le concept aurait été d’écrire un poème, puis de l’embosser en braille et comme à son habitude, d’exploiter ce support pour peindre, se laisser porter par ses émotions, suivre le libre cours de son imagination, utiliser les couleurs qui soudainement s’imposent comme une évidence. Au final il n’a pas acheté son imprimante, car pour lui, cela aurait dénaturé le côté secret de l’œuvre. Intuition, acte manqué, coïncidence, il a trouvé au rebut des livres en braille. Au gré de ses humeurs, de son instinct, il déchire les pages, en ignorant superbement le contenu. Ce sera la part cachée du tableau!
D’un point de vue artistique c’est l’inconscient qui le fascine, c’est lui le réel créateur. « L’art c’est toujours une part de mystère » précise-t-il. D’ailleurs lorsque Paul Maz commence une toile, il n’en connaît jamais la finalité, il laisse ses émotions le porter, son imaginaire guider sa main, qui choisira la brosse, le couteau ou la spatule. Pour l’artiste : « nos œuvres savent plus de nous que nous ne connaissons d’elles ». Lorsqu’il appose la touche finale, d’un tableau, il est toujours surpris par le résultat. C’est à chaque fois une découverte, un peu comme si l’œuvre vibrait de sa propre existence et que lui n’en était que l’artisan lui permettant de s’exprimer.
Pour découvrir le peintre Paul Maz et ses œuvres, les 18 et 19 juin 2016, ses ateliers au Perreux sur Marne, seront ouverts, tout comme ceux des autres artistes appartenant au collectif Lenadir, initiateur de ces portes ouvertes.
Barbara Ates
le site de l’artiste : http://paulmaz.wix.com/paul-maz-peintre