Philippe Echaroux, « The Crying Forest »
Ce projet est la réponse de l’artiste à l’appel alarmant d’Almir Narayamoga Suruí, chef de la tribu amazonienne Suruí qui a décidé de prendre en main l’avenir de son territoire qui se voit décimé jour après jour.
« Quand tu abats un arbre c’est comme si tu abattais un homme ». Philippe Echaroux
Au printemps 2016, Le Chef Almir Narayamoga a accueilli le Street-Artiste, Philippe Echaroux pour qu’il témoigne de ce massacre. Dès lors l’artiste a photographié les visages d’indiens de la tribu Suruí pour projeter leur image sur les arbres de la forêt primaire.
Outre la portée esthétique du travail de l’artiste qui s’approprie son environnement avec évidence et joue harmonieusement avec la lumière et les couleurs végétales, l’objectif du projet est particulièrement politique afin d’alerter l’opinion internationale.
Les visages d’une tribu qui se fondent dans une forêt qui disparaît prennent la couleur d’un engagement politique et écologique de l’artiste pour le poumon vert de la planète et son histoire.
Le gouvernement a confié à la tribu Suruí une partie du territoire brésilien, charge à ce peuple de replanter et de protéger cette forêt primaire amazonienne. Cependant, toujours victimes de la déforestation massive et des orpailleurs, les Suruís veulent sensibiliser à ce massacre qui met en danger un territoire et un peuple. Plus de 300 camions de bois coupé illégalement s’échappent chaque jour des terres Suruí.
Aujourd’hui, le Chef Almir tire la sonnette d’alarme. Il y a pour la première fois plus d’orpailleurs que d’indiens sur la terre indigène où il y a actuellement 1300 indiens. Almir Suruí craint le pire, il en appelle à une aide internationale pour que cette forêt ne devienne pas «le bois du sang».
Philippe Echaroux répond à l’appel du Chef Almir Narayamoga Suruí et souhaite que ce cri d’alerte soit entendu du plus grand nombre.
C’est le projet engagé d’un artiste militant, en effet l’artiste est sensible aux catastrophes écologiques qui frappent notre planète et compte en faire son fer de lance. Cette exposition s’inscrit en continuité de l’ambition de la Galerie Taglialatella, qui derrière les couleurs et la légèreté apparente de sa démarche Pop Art et Street-Art place les préoccupations humaines des artistes qu’elle défend au coeur de son engagement artistique.
L’artiste :
Philippe Echaroux, né en 1983, à Marseille, est le précurseur du Street-Art 2.0 un Street-Art qui combine la poésie de la lumière (projection lumineuse) à la force des messages exprimés.
A partir de 2009, ses premières séries de photographies sont exposées aux yeux du plus grand nombre, livrées à l’éphémère de la rue. L’originalité et la singularité de son travail lui suscitent très vite la reconnaissance d’être un photographe et portraitiste accompli.
En 2013, il donne un tournant dans sa démarche avec un projet grandiose qu’il compte décliner sur plusieurs années « le STREET-ART 2.0 » est né.
Il définit astucieusement ce projet par la déclinaison : « Quand tu es photographe tu captures la lumière tous les jours. Hop, tu la prends mais tu ne la rends pas, il me semblait essentiel de pouvoir rendre cette lumière de façon à presque pouvoir la toucher ».
«J’ai voulu créer ma propre façon de faire du Street-Art, il y a déjà des artistes qui utilisent les bombes de peinture ou les collages de manière extraordinaire, je suis donc parti de l’outil que je maîtrise le mieux en tant que photographe : la lumière».
Jusqu’au 15 décembre 2016
Galerie Taglialatella
117 rue de Turenne 75003 Paris
www.djtfa-paris.com
du mardi au samedi de 11h à 19h
Reportage photo dans la galerie : Olivier Freulon