Le Musée Carnavalet a rouvert ses portes, après quatre ans de travaux, et la première exposition temporaire est consacrée aux photographies d’Henri Cartier-Bresson sur Paris.
60 ans de photographies retracées et étudiées grâce au long travail de deux commissaires, Anne de Mondenard, conservatrice en chef du Musée Carnavalet, et Aude Raimbault, conservatrice des collections de la Fondation Henri Cartier-Bresson. Elles présentent des tirages originaux, ainsi qu’une trentaine de photographies inédites.
Ce travail des deux musées met en lumière le maître de l’instantané, Henri Cartier-Bresson, dans sa ville de prédilection, Paris. Certes, grand voyageur, il reviendra toujours à Paris, son port d’attache pendant de longs mois pour capturer la capitale.
Des scènes de la vie de tous les jours aux portraits de grands écrivains, Paris est alors un décor. Le grand photographe se pose, et étudie longuement les français, dans des lieux typiquement parisiens, les bistrots, les rues de Montmartre, les bancs publics. Il flâne tel un vrai parisien romantique pour capturer des scènes de la vie.
« Il y a trop à dire et je m’y plais à fouiner en piéton », Henri Cartier-Bresson, à propos de Paris en mai 2001.
Il traite également de grands événements parisiens, tels la Libération de Paris en 1944 et mai 68. Comme de nombreux intellectuels, il rejoint progressivement le parti communiste, et s‘éloigne petit à petit de son milieu bourgeois. Les révoltes et manifestations dans Paris animent le photographe, et deviennent un sujet récurrent. Grâce à la photographie et à son appareil photo Leica, Henri Cartier-Bresson saisit de magnifiques instants de la ville tourmentée. Ces photos deviendront un témoignage de cette époque.
« J’ai une passion pour la géométrie et la joie c’est d’être surpris par une belle organisation de formes. Par là seulement le sujet prend toute son ampleur et son sérieux. », Henri Cartier-Bresson en 1961.
Dès 1944, il réalise de nombreux portraits pour illustrer des monographies de la série « Visages d’aujourd’hui » dans la rue, mais également en intérieur. Artistes, écrivains, créateurs de mode sont alors capturés dans leur intimité.
Ses photos, prises sur le vif, sont brutes, sans retouche ni recadrage, « surtout pas de flash, ce n’est pas l’éclairage de la vie ». Les portraits donnent l’impression presque qu’on vient de rencontrer cette personne de manière fortuite.
Progressivement, Henri Cartier-Bresson s’éloigne du photojournalisme et de la photo. En 1972, il décide d’arrêter complètement cet art pour se tourner alors vers le dessin. Il s’exerce auprès de Sam Szafran. Dans ses dessins, Paris n’est alors plus un décor mais le sujet principal.
Petit jeu pour les parisiens : essayez de retrouver les rues et les quartiers, sans regarder le cartel de l’œuvre !
Découvrez vite le Paris d’Henri Cartier-Bresson, romantique, apaisant, sous ses plus beaux angles.
Inès Degommier
Du 15 juin au 31 octobre 2021
Musée Carnavalet, 23 rue de Sévigné, Paris 75003
Du mardi au dimanche, de 10h à 18H – Réservation obligatoire