Une exposition d’art contemporain de l’Observatoire de l’Espace, (l’agence spatiale française), avec les artistes Clément Fourment, Juliette Green, Hippolyte Hentgen et Aurélie Pagès
Hippolyte Hentgen, Ballet lunaire, pastel 2023 :
C’est au sein de la galerie Colbert, située 2 rue Vivienne, que le langage et l’imagerie de la recherche spatiale se transforment en un langage esthétique à travers l’exposition Station #1, réalisée par le laboratoire culturel du Cnes de l’Observatoire de l’Espace.
Depuis plusieurs mois, quatre artistes ont parcouru des documents d’archives scientifiques afin d’élaborer des œuvres. Selon Gérard Azoulay, commissaire de l’exposition, ces créateurs « élaborent leur propre stratégie artistique pour se saisir de ces formes et faire émerger un monde complexe, séduisant, et parfois ironique.»
Chaque artiste a pu consulter des dossiers d’archives différents les uns des autres, ainsi, les œuvres s’inspirent d’images vernaculaires et techniques, de documents officiels ou encore d’images de presse.
Ainsi, le plan de la sonde d’exploration Rosetta se place au cœur de l’œuvre de Clément Fourment. L’artiste, lauréat d’un appel à projet de création de l’Observatoire de l’Espace, souligne : « ces références me servent à recomposer un univers et donner une deuxième vie à l’archive spatiale. »
Clément Fourment, Feuilles volantes, 2023 (détail) :
Juliette Green, ancienne étudiante à l’école des Beaux-Arts de Paris, place la narration textuelle au cœur de ses œuvres. Ainsi, les mots prennent place dans des cadres qui s’articulent sur les grandes pages. Elle s’inspire de documents textuels du Cnes et semble les détourner avec un sens d’ironie. Elle souligne, « j’ai en quelque sorte réalisé un pastiche visuel d’un document officiel ».
Juliette Green, Conseils adressés aux extraterrestres qui souhaitent s’installer sur Terre, 2023 :
Hippolyte Hentgen, duo d’artistes collaborant depuis dix-sept années, présente des collages réalisés à partir d’illustrations découpées dans d’anciens magazines. Il s’agit de reprendre un imaginaire collectif de la conquête spatiale fantasmée. De même, dans les grands pastels, le duo a procédé à un agrandissement d’images miniatures en y mêlant des éléments de leur création.
Hippolyte Hentgen, Destination cratère, collage (détail) 2023
Aurélie Pagès se penche avec cette œuvre sur la thématique du mouvement des images. Ici, l’archive de l’image vernaculaire est interrogée dans sa matérialité grâce à des techniques chimiques et numériques de reproduction. Ainsi, l’imagerie scientifique se transforme ici en une œuvre d’art abstraite d’une grande poésie.
Aurélie Pagès, Crise de trainée, 2023, L 40 x H 50 cm, Eau forte et poudre de fusain,
Ninon Le Bihan
Du 29 novembre au 20 décembre 2023
Institut national de l’histoire de l’art, Rotonde de la Galerie Colbert, 2 rue Vivienne, 75002 Paris
De 8h à 20h du lundi au samedi