Togeth’Her

Après la prise de parole féministe et le buzz du hashtag #Metoo dans la monde entier, le curateur David Hervé Boutin révèle, à la Monnaie de Paris, une exposition totalement au goût du jour en mettant en lumière des figures féminines iconiques et inspirantes ou des femmes d’exception.

L’initiative s’inscrit dans une tradition d’expositions contemporaines à la Monnaie de Paris et avec la collaboration du magazine Vogue qui a toujours donné le ton, non seulement dans le domaine de la mode mais aussi de l’art en livrant sa une à des artistes d’avant-garde tel que Miro, Dali ou Picasso.

Dans le sillage de Grayson Perry dernièrement présenté à la Monnaie de Paris, la question du genre avait déjà été soulevée de manière originale et l’exposition Togeth’Her n’est en quelque sorte qu’une prolongation de ce questionnement sur l’identité genrée et la place des figures féminines dans notre histoire et notre mémoire.

Il s’agit d’une carte blanche accordée à 33 artistes contemporains de renom international : chacun s’est vu attribué une une vierge du magazine Vogue où il lui était demandé de représenter le portrait d’une femme remarquable. On redécouvre ainsi à travers l’art, le profil de femmes exceptionnelles et inspirantes, de muses modernes ou de femmes fatales, depuis Cléopâtre jusqu’à Simone de Beauvoir en passant par Marie Antoinette et Jacqueline Auriol.

Deuxième volet d’Artistes à la Une, Togeth’Her s’inscrit dans la continuité de l’exposition dédiée à la liberté d’expression en 2015, au Palais de Tokyo, en collaboration avec un autre journal, Libération : le projet revêt un aspect profondément humanitaire puisque les œuvres présentées et produites pour l’occasion ont été vendues aux enchères par la Maison Christies au profit d’un programme d’ONU Femme au Mexique.

Avec Togeth’Her, on redécouvre la vie de nombreuses femmes que l’on connaît sans vraiment les connaître et, à travers ces œuvres inédites, on voit sous un nouveau jour le travail d’artistes de la scène internationale qui étonnement, travaillent de manière assez traditionnelle et figurative.

Finalement cet événement questionne le processus même d’organisation d’une exposition puisqu’ici, les œuvres sont produites expressément et uniquement pour Togeth’Her et en partie pour la valeur marchande qu’elles revêtent. Même si l’exposition est, en soit, passionnante et inédite, on pourrait se demander si elle ne réduit pas les œuvres à une simple monnaie d’échange, un outil de marketing commercial.

Delphine Gindre

Jusqu’au 27 février 2019

La Monnaie de Paris

11 quai de Conti

75006 Paris