Un message caché selon Holbein

En ce début d’année 2024, vient de paraitre aux éditions ateliers Henry Dougier, dans la collection le roman d’un chef-d’œuvre, l’ouvrage Un message caché selon Holbein. Son auteur, Allain Glykos, romancier et enseignant à l’université de Bordeaux lève le voile sur l’énigmatique toile les ambassadeurs.

À la fois récit romanesque et enquête historique, Allain Glykos propose une immersion dans le contexte politique tendu du XVIème siècle. En écho aux luttes que se livrent les partisans du sacré et du profane mais également aux conflits entre les expressions instrumentales et vocales, nous découvrons une corde de luth cassée. Pourquoi ? questionne un protagoniste.

La réponse de Hans Holbein le Jeune pourrait être « je voulais montrer la fragilité de la vie ».

Ceci n’est qu’une des nombreuses énigmes de la toile dont le fameux os de seiche est l’apothéose, l’anamorphose la plus célèbre au monde.

Nous sommes à Londres en 1533. Henri VIII veut épouser Anne Boleyn contre la volonté du pape Clément VII. François 1er saisit alors l’occasion d’un rapprochement avec l’Angleterre dans le conflit qui l’oppose à l’empereur Charles Quint. Il dépêche auprès d’Henri VIII un ambassadeur, Jean Dinteville, chargé de lui porter un message dans lequel il promet d’intercéder auprès du pape en échange du soutien du souverain anglais.

Cette partie d’échec entraîne la création par Henri VIII de l’Église anglicane.

Le peintre Hans Holbein le Jeune jouit alors à la cour d’Angleterre du statut de peintre officiel. Jean de Dinteville fait sa connaissance. De cette rencontre va naître le célèbre tableau Les ambassadeurs.

Un extrait :

« -Mais revenons à la peinture que vous m’avez commandée. Que souhaitez-vous qu’y soit représenté ?

-J’aimerais qu’on y voie des instruments de mesure du temps et de l’espace. Il me serait agréable que vous y fassiez figurer les arts libéraux que j’appris naguère dans un des meilleurs collèges parisiens. La géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et l’harmonique. Et puis aussi, bien sûr, la grammaire, la dialectique et la rhétorique, si cela vous semble possible. »

Dans ce chef-d’œuvre, Holbein convoque les sciences et les arts de l’époque pour immortaliser Jean de Dinteville et son ami Georges de Selve, ecclésiastique.

Ce récit de cent-vingt-sept pages tous public enchantera la jeunesse et les amoureux de l’art. Il se lit en moins de deux heures dans la légèreté d’un vocabulaire accessible qui procure le désir d’aller habiter la scène. C’est donc aussi l’histoire d’une folle amitié où « planches de chêne, plaque de cuivre, brosses, chiffons, gobelets de céruse, de lapis lazuli, d’ocre, un pilon de pierre, des pelotes de paille et de crin, des bouteilles d’huile de lin et d’acide… » colore, parfume, bruisse l’imaginaire.

Un message caché selon Holbein bénéficie d’enrichissantes sections en fin de livre dont regards croisés qui compile des extraits ciblés dédiés à l’œuvre les ambassadeurs. On y trouve également un précieux index des œuvres citées, suivi d’une section pour les principaux protagonistes et une autre pour les repères biographiques. Allain Glykos ne s’arrête pas là. Il y ajoute une bibliographie succincte faisant de ce roman, à première vue, un ouvrage de référence à conserver dans sa bibliothèque.

Valmigot

Un message caché selon Holbein d’Allain Glykos

Éditions ateliers Henry Dougier – Collection le roman d’un chef-d’œuvre – Date de parution : 25 janvier 2024 – 127 pages – Couverture souple – 19,5 x 13, 5 cm – Prix public : 13,90 €