Valencia, la fierté retrouvée
Pas trop mon truc de parler des villes. Mais là, je n’ai pas pu résister.
Ce n’est pas une ville, c’est une ambiance, une atmosphère qui vous prend là, qui descend environ par là pour se répandre ici, là et là.
Le phénix ibérique
Valencia n’est pas une cité comme les autres es una ciudad cent fois construite, cent fois détruite et cent fois reconstruite. Une sorte de phénix façon ibérique.
Construite par les romains en 138 avant jésus christ elle est détruite au 1er siècle durant la guerre entre Pompée et Sertorius puis elle est reconstruite, occupée par les chrétiens puis envahie par les wisigoths.
En 711 elle est prise par les musulmans et prend le nom de Balensiya. C’est une période de paix, de culture, d’art et d’invention dans cette région d’Al Andalus qui ne cesse de prospérer. Puis arrive Le Cid qui s’empare de la ville en 1093. A nouveau, patatrac ! reprise de la ville par les musulmans (los moros) puis retour des catholiques avec Jacques 1er d’Aragon en 1238.
En 1348 la peste noire décime 90% de la population.
Au XVe siècle renaissance de la ville qui s’enrichit et domine largement la région (époque des Borgias).
Au XIXe siècle mise à sac par les Bourbons.
Au XXe siècle, expansion de Valencia grâce à l’industrialisation et au commerce.
1936, c’est la guerre civile, Valencia devient alors la capitale de l’Espagne républicaine. Arrivée de Franco et son orchestre. Au programme : dictature, rationnement, répression et marché noir… Dur – dur…
1957 le fleuve Turia qui traverse la ville sort joyeusement de son lit, inonde la ville faisant 80 morts au passage. Le gouvernement adopte alors le plan Sur et décide de dévier le fleuve en périphérie.
1975 mort de Franco, Valencia retrouve la pêche : approbation de la constitution espagnole en 1978, transfert des compétences à la communauté de Valence.
Puis, crac ! coup d’état du 23 février 1981 organisé depuis Valence par le général Milans del Bosch, heureusement raté… La démocratie repart de plus belle : retour des libertés et des droits, la ville retrouve sa fierté avec le droit d’utiliser la langue et la culture valenciennes.
Valencia ville d’Art et de culture
Valencia est ville de soie et de grains, de port et d’ateliers d’artisans. A la croisée des chemins, elle poursuit sa vocation éternelle de port de Castilla sur la méditerranée. Tous ces traits qui font sa personnalité demeurent vivants dans ses rues et ses petites places. C’est la ville du jeune Azorín et du jeune Ramón y Cajal, de Llorente, Blasco Ibàñez, Benlliure et Joaquim Sorolla.
Ces trois dernières décennies, Valence a connu une transformation fulgurante (n’ayons pas peur des mots). Des projets emblématiques comme le Jardín del Turía (aménagement de l’ancien lit du fleuve en zone verte et ludique de 110 hectares), l’IVAM (Institut d’Art Moderne), le Métro, le Parc de Cabecera , la rénovation des monuments les plus emblématiques de la ville et surtout le travail de son enfant chéri, l’architecte Santiago Calavatra, avec la Ciudad de las Artes y las Ciencias, un complexe architectural futuriste conçu dans l’esprit naturaliste de Gaudi et qui a été le moteur du changement urbanistique de la ville.
Valencia c’est aussi et surtout de nombreux musées (gratuits la plupart du temps) : le Musée des Beaux-Arts (le second en Espagne après Le Prado), le musée d’Art Moderne (dont les expos sont dignes de Beaubourg), le musée des sciences, le musée de la céramique, le musée d’Histoire de Valence (un musée interactif plein de vidéos construit dans l’ancien réservoir d’eau de la ville), le centre del Carme (un autre musée d’Art moderne très dans l’esprit du Palais de Tokyo mais situé dans l’ancien couvent du carmel avec en prime une partie consacrée à la musique, au cinéma et au spectacle vivant valencien).
Bon j’arrête là, la liste est trop longue…
Valencia ville de fête
Aujourd’hui, s’il y fait bon vivre, la chaleur y est parfois étouffante en été. C’est pourquoi Valencia vit surtout la nuit dans des quartiers tels que celui d’El Carmen ou dans une des dizaines de discothèques de la ville et alentour où jusqu’à 3 mille jeunes s’éclatent de 2h à 6h du matin. Du reste, des fêtes à Valencia on n’en manque pas. Souvent religieuses, parfois païennes, toujours populaires, elles se succèdent tout au long de l’année… La principale : Las Fallas fête l’arrivée du printemps. Chaque quartier construit sa sculpture de papier mâché, de plâtre, de bois et de polystyrène qui fait jusqu’à 30 mètres de haut et qui est brûlée au cœur de la ville avec feux d’artifice et chapelets de pétards en prime. En vrac : Noël, la semaine sainte, Corpus (qui remonte à 1355), Le martyr de Saint Vincent (patron de la ville), Le 9 octobre (rappel de la reprise de valence aux musulmans par Jacques 1er ), etc.
En fait, le mieux c’est d’y aller… ne serait-ce que par internet.
Facile, y a qu’à taper : http://www.visitvalencia.com/fr/
Eric Turlot