Si en mai 1940, la ville a été gravement touchée et nombre de bâtiments détruits, Valenciennes a su se reconstruire et offre un cadre de vie agréable chargé d’histoire.
Avec les beaux jours de retour et une envie d’escapade dans les Hauts de France ? La ville de Valenciennes saura vous combler !
Musée à ciel ouvert, Valenciennes est la ville de France qui compte le plus de sculptures au kilomètre carré. Ce n’est d’ailleurs pas étonnant donc qu’elle ait été choisie pour être la première capitale régionale de la culture en 2007… Elle ne compte pas moins de 21 Premier Grand Prix de Rome !
Un jardin leur rend hommage :
Le jardin Parc des Prix de Rome-Jacques Chirac est un jardin-musée de 16 000 m².
En hommage aux dizaines de Prix de Rome Valenciennois, le
parc abrite plusieurs reproductions d’œuvres d’art. Le choix des œuvres a été
fait de manière chronologique afin de retracer la formation et l’évolution du
concours des Prix de Rome (plus de 4 siècles !) et de manière
« technique » avec des sculptures, des gravures, des peintures…
Sur 6 panneaux en acier corten de 2 mètres de haut, on peut découvrir par
exemple l’œuvre de l’autoportrait de 1906 d’Abel de Pujol, ou encore l’Enjôleur
de Antoine Watteau, ou aussi un portrait d’Eugène Bozza. Sur 3 stèles en pierre
bleue, on découvre par exemple le portrait d’Ugolin, nu, assis et méditant de
JB Carpeaux et Foucart. 7 cubes géants de pierre bleue (de près de 1m3)
accueillent aussi des sculptures comme le buste de Henri Harpignies de
Corneille Theunissen, ou encore la tête colossale de la Victoire de Gustave
Crauck.
Ce poumon vert à deux pas du centre-ville, allie la nature à la culture : de nombreux arbres et arbustes côtoient les statues, les espaces détentes, ainsi d’une aire de jeux pour les plus petits et un amphithéâtre.
Dans le conservatoire de musique, installé dans une ancienne école d’art, la liste des récipiendaires est toujours présente.
Situé sur la place d’Armes et inscrit aux monuments historiques, l’hôtel de ville a été en grande partie détruit par un violent incendie en mai 1940, tout comme la plupart des bâtiments autour de la place d’Armes. La reconstruction du centre-ville est d’abord confiée à l’architecte-urbaniste Albert Laprade en 1941. Après la guerre, le projet est repris par Maurice Vandenbeusch qui reconstruit plusieurs îlots du centre-ville selon les plans de Laprade, puis par Jean Vergnaud qui abandonne les axes initialement prévus. C’est sous la houlette de ce dernier que l’hôtel de ville est finalement reconstruit à partir de 1953. L’architecte fait alors le choix de conserver la façade de Batigny – restée debout – et de reconstituer le volume de l’ancien bâtiment dans un style moderne. Ses statues allégoriques sont de Philippe Joseph Henri Lemaire, à qui l’on doit aussi certaines des oeuvres de la gare du Nord, à Paris. Au sommet trône une reconstitution fidèle, par le sculpteur Albert-Marius Patrisse, du célèbre fronton de Jean-Baptiste Carpeaux, Valenciennes défendant ses remparts (l’original est tombé lors de l’incendie de 1940)
« L’aiguille » de Jean-Baptiste Métais.
Privé de beffroi (effondré en 1843), une sculpture a été érigée symbolisant à la fois la mémoire et la métamorphose de la cité : « L’aiguille » de Jean-Baptiste Métais. La sculpture est une sorte d’aiguille géante (c’est le terme qu’il préfère) habitée de deux mille mots récoltés auprès des Valenciennois qui parlent de leur ville. Elle s’inspire des fonctions du beffroi disparu : lieu de rencontres, de concorde, d’échanges, de protection ; mais aussi symbole du temps qui passe et des libertés communales. L’aiguille creuse en acier inoxydable qui culmine à 45 mètres semble titiller et défier de sa pointe les éléments. Elle s’ancre sur un socle de pierre bleue de 2,30 m de diamètre et de solides pieux d’une profondeur de 12 mètres afin de résister à des vents très violents. Elle se décompose en trois éléments regroupant les mots découpés au laser choisis par l’auteur et l’écrivain Frédéric Richaud. Cette figure de haute technologie est équipée à l’intérieur d’une vingtaine de projecteurs à iodure avec variations de couleurs. Interactive, on peut écouter la longue litanie des mots inscrits sans attraper un torticolis grâce à des écouteurs placés à sa base. La nuit, elle scintille de mille feux. Le jour, elle vibre de la lumière solaire, projette son ombre comme un cadran solaire et capte les reflets du temps qui passe.
Au fil des rues
Inutile de prendre votre voiture pour découvrir la ville. Les plus belles rencontres se font à pied. Arpentez les rues à la recherche des monuments à la gloire des célébrités locales telles que Froissart ou Watteau, admirez les œuvres contemporaines présentes un peu partout aux entrées de la ville dans le parc de la Rhonelle ou sur les places. Pour n’en louper aucune, n’oubliez pas de télécharger l’application pour mobile de l’Office de Tourisme.
A la nuit tombée, la ville continue de nous émerveiller avec des projections d’œuvres sur les murs.
Sortir de la ville
Un coup de tram, et vous voilà à Condé-sur-L’Escaut, sur le site de Chabaud Latour, aux sources de la mine. Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, il s’étend sur plus 400 hectares.
Issu d’un affaissement minier, c’est d’abord un terril (le terril Ledoux) et un étang. Au XIXème siècle, 5 000 personnes travaillaient ici à l’extraction du charbon. Aujourd’hui on y pratique la découverte de la nature (des observatoires ornithologiques sont à disposition du public amateur ou d’ornithologues : on dénombre la présence de 230 espèces d’oiseaux comme le butor étoilé, le blongios nain ou la fauvette des marais, sans compter les oiseaux migrateurs, passereaux, balbuzards, faucons, etc.), randonnée, pêche et chasse. Des chemins de découverte, panneaux d’interprétation sont positionnés aux lieux stratégiques.
Avec le terril, le chevalement est un des derniers vestiges témoignant de l’activité minière intense qu’a connue le site de Chabaud-Latour, avec les cités minières alentour. Il permettait aux hommes et aux chevaux de descendre sous terre pour exploiter les veines de charbon jusqu’à 740 mètres de profondeur. Il est aujourd’hui classé monument historique et est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco comme l’ensemble du site.
Bonnes adresses :
Pour se loger : Le Royal Hainaut Spa & Resort Hotel http://itartbag.com/le-royal-hainaut-spa-resort-hotel/ www.royalhainaut.com
Pour déjeuner : La Véranda, 50 rue de Paris, 59300 Valenciennes https://laverandarestaurant.fr/
Pour goûter : Au Tour du Chocolat, Salon de thé et petite restauration salée situé sous le kiosque derrière le musée Watteau de Valenciennes
Avant toute chose, une visite à l’office de tourisme de Valenciennes s’impose. Vous y trouverez toutes les informations nécessaires à un séjour inoubliable, des propositions de visites guidées, d’animations et à la boutique des produits du terroir.
Maison Espagnole, 1 Rue Askièvre, 59300 Valenciennes https://www.tourismevalenciennes.fr/
Photos : Véronique Spahis