Musée Dom Robert et de la tapisserie du XXème siècle

Musée Dom Robert et de la tapisserie du XXème siècle 

C’est le 15 avril 2015 que le Musée Dom Robert et de la tapisserie du XXe siècle a ouvert ses portes.  Intégré au site de l’Abbaye-école de Sorèze dans le Tarn, il se déploie sur 1500 m2.

Sa conception et sa scénographie ont été confiées à Susanna Ferrini, architecte (cabinet n!studio, Rome, Italie) à l’issu du concours lancé en 2012. Le synopsis a été conçu par l’équipe scientifique, constituée de Brigitte Benneteu (conservateur départemental des Musées du Tarn) et de Sophie Guérin Gasc (docteur en histoire de l’art et directrice de l’association Dom Robert) à partir du Projet scientifique et culturel, qu’elles avaient réécrit pour être adapté à l’Abbaye-école de Sorèze et aux collections déposées (tapisseries, cartons, dessins).

Pour des raisons de conservation des œuvres et de renouvellement de la scénographie, l’ensemble de la collection est présenté en 3 rotations, sur le rythme d’une rotation tous les 2 ans.
C’est ainsi que le 5 février 2018, un nouvel accrochage a été inauguré respectant les sections du parcours de visite initialement prévu.
Les salles consacrées à Dom Robert valorisent cette fois la thématique « Symphonie pastorale » avec de nombreuses œuvres comportant des animaux comme des chèvres et des moutons. Les trois pièces majeures, déjà présentes dans la première rotation, sont conservées : L’Été, Laudes et La Création de l’homme.

Les sections :

Section 1 : Un homme – Un paysage – Une œuvre. Une banque d’accueil, un espace de médiation pour les enfants, un bureau (archives et poste de travail de documentation) compartimentent l’espace dédié à l’évocation de la vie de Dom Robert.
Section 2 : Naissance d’une vocation artistique et découverte de la tapisserie. Les premières œuvres, aquarelles, dessins, la création de la première tapisserie (L’Été) sont présentées. Un cabinet de dessins avec tiroirs vitrés montre en toute sécurité carnets et dessins originaux.
Section 3 : L’œuvre tissé de Dom Robert – Une approche thématique. Elle débute par un espace de rencontre autour d’un herbier et de la tapisserie emblématique L’Herbe haute. La section se prolonge ensuite dans le bâtiment de l’ancienne infirmerie, volume de grande hauteur pour l’accrochage des grandes pièces. L’accès au niveau bas se fait en descendant une volée de l’ancien escalier du XVIIIe s., protégé et restauré à l’identique. La volée supérieure ouvre sur la galerie rochelle qui permet différents points de vue sur les œuvres. Une passerelle vitrée, liaison vers le 3ème bâtiment (au-dessus du spa de l’hôtel) conduit à la section 4.

Section 4 : L’atelier Goubely – Technique de la tapisserie de basse lisse. La circulation des visiteurs, légèrement surélevée, tourne autour d’un métier à tisser. L’ambiance d’un atelier est reconstituée, avec des démonstrations de tissage.

Vient ensuite l’évocation du renouveau de la tapisserie au 20e siècle avec les pionniers Jean Lurçat et Marcel Gromaire, pour introduire la section 5.
Section 5 : Aspects de la tapisserie du 20e siècle, à partir des tapisseries des artistes tissés par l’atelier Goubely : modernité et abstraction (Prassinos, Tourlière, Adam …). Le visiteur revient ensuite au début de la section 3 (l’herbier) et termine sa visite en découvrant un grand panneau sérigraphié qui retrace les grandes dates de l’histoire de la tapisserie, des origines au XXIe siècle.

Dans la section des autres artistes de l’atelier Goubely, seize tissages accompagnés d’une quinzaine de lithographies, cartons et maquettes de tapisserie sont exposés. Les trois artistes majeurs de l’atelier sont très présents : Jean Lurçat (1892-1966), Mario Prassinos (1916-1985) et Michel Tourlière (1925-2004). Ce qui caractérise tous les artistes, c’est la couleur, même si les univers de chacun sont très différents les uns des autres. Cette couleur est le fil conducteur qui traduit bien l’éclectisme de la production artistique du milieu du XXe siècle, appliquée à la tapisserie, d’Agam (né en 1928) à Zao Wou-Ki (1920-2013) en passant par Hans Hartung (1904-1989).

Dom Robert :

Moine bénédictin, tapissier, peintre et céramiste français – de son vrai nom Guy de Chaunac-Lanzac, Dom Robert est né le 15 décembre 19071 à Nieuil-l’Espoir.
Dom Robert a étudié au collège des Jésuites de Poitiers, puis à l’École nationale des arts décoratifs de Paris en 1925. Deux ans plus tard il part faire son service militaire au Maroc chez les spahis, puis rentre à Lyon et deviens dessinateur de tissus pour la Maison Ducharne. Ses relations avec Jacques Maritain et Maxime Jacob (futur Dom Clément Jacob et compositeur) le mènent à entrer, en 1930, à l’abbaye d’En-Calcat où il est ordonné prêtre en 19372. Sa rencontre en 1941 avec Jean Lurçat l’amène à créer des tapisseries avec l’atelier Tabard à Aubusson. Parti en 1948 pour l’abbaye de Buckfast en Angleterre, il revient à l’abbaye d’En Calcat en 1958 et ne cesse plus de produire. Il y meurt le 10 mai 1997
Son œuvre foisonnante s’inspire de la nature et exalte la faune et la flore de la Montagne Noire, ultime contrefort du Massif central – une nature luxuriante et des couleurs éclatantes – Son style unique fait de lui un grand nom de la tapisserie d’Aubusson.

Un petit tour à la boutique :

Musée Dom Robert et de la tapisserie du XXe siècle
Abbaye-école de Sorèze
18 Rue Lacordaire,
81540 Sorèze
Ouvert du lundi au dimanche (sauf mardi – en juillet et aout, ouverture le mardi)
D’octobre à mars : 14h – 17h30
D’avril à septembre : 10h – 12h30 et 14h – 18h
Le musée est fermé en janvier

En savoir plus :
https://www.domrobert.com
http://www.abbayeecoledesoreze.com

Véronique Grange-Spahis