Carte blanche à Yang Jiechang

Depuis plusieurs années le Musée national des arts asiatiques – Guimet propose des cartes blanches dédiées à des artistes contemporains. Celles-ci sont installées dans la rotonde du quatrième étage et, souvent, des œuvres de l’artiste prennent place au milieu des collections du musée. C’est le cas ici avec la Carte blanche à Yang Jiechang.

Tale of the 11th Day

L’installation Tale of the 11th Day (dans la rotonde) est constituée d’une peinture sur soie de 18 mètres de long marouflée sur toile (2011) et d’un ensemble de onze vases créés par l’artiste à l’occasion de sa collaboration de quatre années avec la Manufacture de Sèvres. Référence au Décaméron, le conte de dix jours, de Boccace (1348-1353), cette série en imagine le 11e jour. L’artiste représente un paysage primordial et utopique dessiné selon les modèles classiques de la dynastie Yuan (1279-1368). Il donne à voir une vision allégorique du chef-d’œuvre de la Renaissance italienne, dans laquelle les animaux et les humains se découvrent et s’accouplent : un Paradis où toutes les divisions – religieuses, ethniques, idéologiques ou politiques – sont apparemment effacées.

Le paradis de Yang Jiechang, où communiquer et agir en toute impartialité semble possible, évoque un monde globalisé naturellement fondé sur l’égalité, le respect et la compassion. Créées dans un contexte marqué par les crises et les conflits armés, ces œuvres rappellent que l’harmonie des relations reste fondée sur des rapports de force, équilibre instable sans cesse redéfini.

Dans les galeries chinoises du 1er étage, d’autres œuvres de l’artiste, sélectionnées par Martina Köppel-Yang, autour de la thématique du lettré contemporain.

Parmi celles-ci : Testament, 1991, Encre sur soie, jarre en céramique et podium ; Tibetan Pavilion – Self-portrait at Fifty, 2006, Encre et couleurs minérales sur soie, montée sur toile, néon et installation sonore ; The last tree, 2021, Encre et couleurs minérales sur soie montée sur toile

L’artiste :

Yang Jiechang est né en 1956 à Foshan (Canton, Chine). Dès son plus jeune âge, il étudie la calligraphie et la peinture traditionnelle chinoise, enseignements qu’il poursuit à l’Académie des Beaux-Arts de Canton entre 1978 et 1982. Il y enseigne jusqu’à son départ pour l’Europe en 1988 où il débute sa carrière artistique en apparaissant dans l’exposition Magiciens de la terre (Centre Pompidou, Paris, 1989) avec deux autres artistes chinois invités par Jean-Hubert Martin. Vivant à Paris et à Heidelberg (Allemagne), Yang Jiechang a depuis participé à de nombreuses expositions partout dans le monde. Son style, austère, épuré et universel, s’illustre dans une multitude de médias : peinture, installation, vidéos, performance ou sculpture. Son art est imprégné de la calligraphie, de l’esthétique et de la pensée taoïstes, qui sont intégrées à un contexte contemporain.

Du 6 juillet au 24 octobre 2022

MNAAG (Musée national des arts asiatiques – Guimet), 6 place d’Iéna, 75116 Paris

Ouvert tous les jours sauf le mardi, de 10h à 18h.

Réservation : https://billetterie.guimet.fr/fr-FR/produits

Photos : Véronique Spahis