La vie après la vie 2/6
Jean-Jacques Charbonier, médecin anesthésiste réanimateur, écrivain et conférencier
Vents d’Orage : Je crois qu’un évènement particulier a totalement réorienté votre parcours et modifié vos convictions sur la vie après la mort…
Jean-Jacques Charbonier : Au terme de mes études de médecine, me destinant à une carrière de généraliste, j’étais totalement matérialiste et convaincu que tout s’arrêtait à la mort physique. Lors d’un stage au SAMU, une intervention sur un accident de voiture à l’issue duquel un jeune homme est mort sous mes yeux, fut un bouleversement. J’ai alors senti une présence très forte qui en l’espace de quelques secondes a totalement changée ma perception. J’ai senti cette présence joyeuse qui s’échappait du corps, remettant en ma mémoire le livre de Raymond Moody, « La vie après la vie », consacré aux expériences de mort imminente où les expérienceurs connaissaient une incursion dans l’au-delà. C’est alors que j’ai pris la décision de me consacrer à l’étude de ce sujet en me tournant vers l’anesthésie. Je n’ai cependant pas immédiatement affiché mes convictions nouvelles, car un médecin ne pouvait pas faire fi du Conseil de l’Ordre alors hermétique à ce genre de discours. Les choses ont évolué, surtout depuis ces cinq dernières années, après une période assez longue où les médias proposaient des émissions consacrées au paranormal sur le ton de la dérision. J’ai dernièrement dirigé la thèse d’un étudiant au CHU de Reims qui tend à démontrer l’existence d’une conscience intuitive délocalisée, indépendante du cerveau, terme scientifique que l’on peut vulgariser par le vocable « esprit ». Thèse qui a obtenu la plus haute récompense du jury lors de sa soutenance et qui fera prochainement l’objet d’une publication internationale.
VdO : le changement du milieu médical dans sa manière de considérer le sujet découle-t-il d’un événement en particulier ?
JJC : Je crois que le 11 septembre 2001, l’explosion de ce volcan islandais, le tsunami au Japon ayant laissé planer une menace nucléaire sur l’ensemble de la planète, ont contribué à une certaine prise de conscience à l’échelle mondiale. Conjuguées à la crise économique, ces catastrophes ont plongé l’Humanité dans une profonde détresse qui s’est accompagnée d’un nouvel élan de spiritualité. Le monde matérialiste a montré ses limites et l’on voit jaillir, à l’issue de ces rappels à l’ordre, des mouvements caritatifs, des messages d’amour et de solidarité démontrant que l’enseignement des seules valeurs matérialistes n’est pas l’essentiel et que nous sommes avant tout des êtres spirituels, des esprits incarnés. La prière pour que cela ne se reproduise pas, est la seule chose qui nous reste. Raison pour laquelle j’ai écrit dernièrement cet ouvrage, « La mort expliquée aux enfants ».
VdO : Vous utilisez des mots très forts qui laissent entendre que vous avez connu un véritable chemin de foi…
JJC : Tout à fait. Je vais jusqu’à dire que j’étais un abruti intégral dont les perspectives restaient fort étriquées. La médiumnité est venue conforter mes convictions. Là encore je pensais au départ qu’elle était l’apanage de charlatans. Et les expériences très rigoureuses ont montré que la réalité s’avère plus profonde, en la matière.
VdO : Vous iriez jusqu’à penser que vos recherches participent d’une forme de nouvelle évangélisation ?
JJC : En tout cas je travaille modestement à apporter ma contribution comme dans ce conte où un petit colibri aide à éteindre un incendie avec ses faibles moyens. On ne change pas le Monde seul mais j’ai envie de faire ma part. L’Humanité se réoriente vers davantage de spiritualité.
VdO : La philosophie semble retrouver la place qu’elle avait perdue depuis l’avènement de la science… Les dirigeants de la planète seraient-ils capable de modifier le tir ?
JJC : La tolérance, le partage, le respect de l’autre, de l’environnement sont une alternative au marasme dans lequel on s’est enfermé. Ils n’ont plus le choix.
VdO : Pensez-vous avoir atteint vos limites dans le cadre de la médecine et si oui, des passerelles avec d’autres domaines peuvent-elles ouvrir de nouvelles perspectives ?
JJC : Les limites de la médecine telles qu’elles sont perçues restent intimement liées à l’approche matérialiste. Dès lors que l’on s’intéresse à d’autres disciplines, d’autres manières de guérir, on se rend compte que le champ d’investigation ne se limite pas à la matière. Il faut adopter une approche plus holistique de la santé. Je suis intimement convaincu, pour avoir rencontré et présenté des cas totalement inexplicables par la médecine traditionnelle, que l’esprit est capable de guérison.
VdO : La physique quantique vous semble un terrain propice ?
JJC : J’aime l’ouverture dont les physiciens quantiques font preuve par opposition aux physiciens matérialistes réductionnistes. Ils s’intéressent à des phénomènes comme la médiumnité, la précognition, l’inspiration, la télépathie car leurs observations des profondeurs de la matière les autorisent à des explications plausibles. Pour prendre un exemple, la physique quantique semble étayer ma proposition de modèle de conscience intuitive délocalisée, indépendante de la matière observable.
VdO : Et les médias dans tout ça, se montrent-ils plus ouverts ?
JJC : Après avoir cherché le sensationnalisme et l’audimat, les médias ont dépassé le stade de la moquerie même s’ils demeurent parfois encore dans le combat ou le scepticisme.
VdO : En abordant les questions spirituelles, l’existence de Dieu, ne craignez-vous pas une levée de boucliers notamment au nom de la laïcité ?
JJC : Je ne fais jamais de prosélytisme pour tel ou tel dogme. Il n’en demeure pas moins que la spiritualité peut être abordée sans entrer dans les doctrines religieuses susceptibles de heurter certaines sensibilités.
VdO : Comment la médiumnité a-t-elle pénétré votre champ de recherches ?
JJC : Ma rencontre avec Henry Vignaud, préalablement à une conférence, m’a persuadé, au travers d’informations précises que j’étais seul à connaitre. J’ai ensuite rencontré beaucoup d’autres médiums et fini par admettre qu’un contact avec les défunts s’avère possible. La conscience analytique est bloquée à certains moments : arrêts cardiaques, sommeil, coma… C’est à ces occasions que la conscience intuitive permet dans de nombreux cas, plus encore chez les enfants, de se connecter avec l’au-delà. J’anime actuellement des ateliers d’hypnose aux fins de permettre aux participants de connaitre des expériences médiumniques. En abaissant la fréquence corticale, le principe consiste à amener les individus à vivre les étapes décrites lors des cas de mort imminente. 65% des participants disent au travers d’un questionnaire, avoir établi des contacts avec leurs disparus. D’autres m’écrivent postérieurement pour me dire qu’un canal s’est ouvert et leur a permis des contacts dans les jours suivants l’atelier. Ces résultats confortent l’objectif poursuivi par mon dernier livre. Enseigner à nos enfants que nous sommes des esprits incarnés non réductibles au corps qui les porte constitue le message le plus important de « La mort expliquée aux enfants ».