Sortir du cadre.
C’est le pari réussi de Claude Como, plasticienne marseillaise dont les œuvres ont été exposées du 7 mars au 15 juin 2025 à l’hôtel Gallifet, à Aix-en-Provence.

À partir des années 1990, l’artiste, qui a grandi en Côte d’Ivoire, explore les thèmes du corps et de l’identité à travers des médias tels que la céramique, la porcelaine ou encore la peinture à l’huile. C’est notamment cette dernière technique qu’elle emploie pour ses représentations féminines, très présentes dans sa série « Gaïa ». Véritable ode à la Terre-Mère, elle y développe un univers centré autour de la poitrine féminine, vue comme élément nourricier et source de vie.

Cet ensemble d’œuvres bleues et roses, qui semblent se répondre dans la pénombre de la salle d’exposition, se prolonge par un jeu avec le spectateur. L’artiste se réapproprie les codes de la peinture classique, en peignant, à sa manière, des portraits de femmes.

Loin des canons traditionnels, leurs visages sont dégagés de tout artifice. Leurs cheveux et leurs vêtements se mêlent au fond du tableau, d’un noir profond, qui tranche avec le teint rosé de leur peau. Mais ce sont surtout leurs yeux interrogateurs, bien que dénués de pupilles, qui saisissent le spectateur. Ces modèles vivants, autrefois objectivés par le regard masculin, semblent prendre vie sous le pinceau de Claude Como.

Si ces recherches, profondément liées à l’être humain, continuent d’irriguer ses travaux, l’artiste se tourne désormais vers la nature, en travaillant notamment les paysages. En 2012, c’est son installation à Marseille, sa ville natale, qui lui fait redécouvrir et repenser les horizons de son enfance africaine. Un imaginaire naturel, tour à tour effrayant ou coloré, se construit alors pour créer la série « Landscapes in the air ».

Mais c’est en 2019 que Claude Como a une révélation. Elle découvre le tufting, qui devient son medium artistique de prédilection. Armée de son pistolet à touffeter, la plasticienne réalise d’immenses tapisseries avec des fils de laine. Les larges murs blancs de son atelier marseillais, construit par ses soins, deviennent alors un terrain de jeu infini. Les formes végétales et les couleurs vives, dont elle cherche à « être étonnée » elle-même, envahissent l’espace pour former un véritable écosystème sensoriel et monumental.

Si vous n’avez pas eu le temps de plonger dans l’univers de Claude Como à l’hôtel de Gallifet, vous aurez de nombreuses occasions d’admirer ses œuvres. De Paris à Marseille, l’artiste expose ses toiles, sculptures et compositions tout au long de l’année 2025.
Irène Gajac
Prochaines expositions de Claude Como :
- Château de Menthon Saint Bernard « Légendes botaniques », Du 25 mai au 5 octobre 2025
- Exposition en binôme « Des tubercules et des nuages », Cité des électriciens, Bruay-la-Buissière, Du 7 juin au 7 décembre 2025
- Galerie Podgorny, Saint Paul de Vence, Du 28 juin au 30 juillet 2025
- « Le code a changé », Marseille, Du 28 Août 2025 au 1er Février 2026
- Design Art Week Paris, Show-room Balsan Paris, Du 4 au 13 Septembre 2025
- Réalisation d’une peinture murale de 60 mètres au jardin zoologique avec l’association Planète émergence Marseille