ADN comme Alexandra David Néel

ADN comme Alexandra David Néel

Ce spectacle, intitulé ADN, représente l’essence d’Alexandra David Néel, illustre exploratrice qui fut la première femme à entrer dans un Tibet interdit aux étrangers, autour des années 1920. L’histoire se déroule, durant sa retraite dans une caverne de l’Himalaya. Seule sur scène, Marianne Zahar, auteur et interprète, nous relate le questionnement, la quête de spiritualité de l’héroïne. Elle réussit ce tour de force, de capter notre attention durant 1h 20 d’un monologue écrit à partir des lettres et des récits d’Alexandra David Néel.

En son nom, elle relate son initiation au bouddhisme, puis dérive sur la difficulté d’être une écrivaine orientaliste dans les années 1910. Nous découvrons sa quête de spiritualité, sa thébaïde. Pour cette exploratrice, « la méditation devrait être considérée comme une hygiène de vie au même titre que le brossage de dent. » Elle se passionnait pour tout ce que ce siècle comptait de découvertes, de nouveaux courants, comme le féminisme, la psychanalyse avec Sigmund Freud et Carl Jung dont elle se sent plus proche car il apporte une dimension plus spirituelle. Et surtout le physicien Max Plank avec sa théorie quantique. « Le monde n’est pas ordonné, déterministe mais incertain, indéterministe. La réalité nous échappe à jamais. ». La physique quantique d’après Alexandra David Néel est l’union entre l’esprit et la matière : « Le bouddhisme explique philosophiquement ce que la physique quantique démontre scientifique. » Cette passion pour cette science, la conduira à rencontrer Albert Einstein et pour reprendre des termes de notre époque, cela n’a pas du tout matché. Il l’appelait d’ailleurs « Madame je sais tout ». Au travers du discours d’Alexandra David Néel, Marianne Zahar nous montre que la spiritualité s’accorde avec la rigueur du monde scientifique. Dans ce monologue intense, intellectuel, l’auteur a glissé des scènes d’humour, de légèreté sur le quotidien d’Alexandra David Néel comme avec la création de « tulpas » des petits fantômes que les maîtres du tantrisme arrivent à créer, par force de concentration.

Le spectacle terminé, Marianne Zahar propose à ceux qui le souhaitent, de les retrouver, pour répondre aux questions que les spectateurs ne manquent pas de se poser. Cette pièce, si intense, si intimiste se joue partout en France, depuis 2 ans, déjà, preuve que la spiritualité ne passionne pas seulement Alexandra David Néel.

Barbara Ates Villaudy

Tous les samedis à 16h00 jusqu’au 10 février 2018

Théatre du Gymnase
38 Boulevard de Bonne Nouvelle
75010 Paris
Salle : Studio Marie Bell

Jeudi 31 mai 2018
Représentation à l’Escale – Tournefeuille, Haute Garonne