Charles Gonzalès devient Camille Claudel

Charles Gonzalès devient Camille Claudel

Magie du théâtre. Quelle chose étrange ? Quel paradoxe de parvenir, par l’artifice de bouts de ficelle, un puits de lumière, trois étoffes et l’exercice du jeu, à recréer l’irréel de chair et d’os. Car c’est bien ce qui survient lorsque Charles Gonzalès investit de son charisme la scène du Théâtre de Poche Montparnasse. Il ne devient pas Camille Claudel. Il est Camille Claudel.

Le dossier de presse évoque un théâtre de l’émotion. Fort justement. Le comédien et metteur en scène nous enferme dans cet asile où Claudel fut piégée, castrée de son art pendant plus de trente interminables années, délaissée par sa propre famille, isolée de la vie et du monde, de son amour Rodin, de son désir irrépressible de sculpter. Difficile de se figurer ce qu’une telle peine signifie, au quotidien et sur la durée. Alors pour s’approcher de la vérité, pour ressentir ce qu’elle ressentait, il nous  « suffit » d’aller au théâtre.

Charles Gonzalès s’est emparé des correspondances de Camille Claudel, les a avalées, les a fait siennes, dans son corps, dans sa voix. Il se réincarne dans un personnage qui le fascine depuis toujours, pour rendre hommage et redonner l’émotion d’une vie sacrifiée. Une scénographie crépusculaire, spartiate, claustrophobique. Des mains qui se tordent pour traduire avec ce qui lui reste, à elle, à lui, lui qui est elle, l’enfer de la réclusion. A l’issue d’une représentation surgit en nous un sentiment de profonde injustice que cette condamnation à perpétuité… d’une innocente.

Partons à la rencontre de Charles pour savoir s’il pourra sortir indemne d’une telle entreprise :

Le pitch : Le spectacle retrace le véritable itinéraire de Camille Claudel depuis le début de sa rencontre destructrice avec Rodin jusqu’à la fin de sa vie.
Sa liaison avec Rodin, ses combats pour s’affirmer en tant qu’artiste de son temps, ses rapports avec son frère Paul Claudel et le conflit permanent avec sa mère font de cette femme exceptionnelle, Camille Claudel, une artiste sacrifiée sur l’autel de l’injustice. Elle fut enfermée dans une maison d’aliénés, pendant plus de trente ans.
L’histoire d’une descente aux enfers. Un théâtre de l’émotion.

Charles Gonsalès devient Camille Claudel
Auteur : d’après les correspondances de Camille Claudel
Mise en scène: Charles Gonzalès
Avec : Charles Gonzalès

Les dimanches à 17h30 et les lundis à 19 h 00, jusqu’au 18 juin 2018

Théâtre de Poche Montparnasse
75 Boulevard du Montparnasse
75006  Paris

David Fargier – Vents d’Orage