Définitivement rebelle

Caroline Loeb, toujours là où ne l’attend pas, présente « Chiche » son spectacle dans un style cabaret. C’est un mixte de ses chansons et de sa vie dans les années 80.

Le théâtre de l’Archipel est une petite salle intime et c’est parfait pour le show de Caroline, car comme elle l’annonce, elle y a mis son moi intime. La plupart des titres qu’elle chante viennent de son dernier album « Comme Sagan ». Ces textes célèbrent la jeune autrice et bien évidement l’on remarque une similitude entre les deux artistes. Elles ont en commun d’avoir connu un succès fulgurant qu’elles n’avaient pas anticipé, l’une avec « Bonjour tristesse », l’autre avec « c’est la ouate, qu’elle préfère ». Ce n’est pas le seul point commun puisque Caroline Loeb, un tantinet provocatrice révèle : « Si on ne sait pas comment dépenser son argent, la drogue c’est bien, cela aide. Le problème c’est de supporter les dealers lorsqu’ils se mettent à philosopher. » Elle revient sur ce succès planétaire inattendu qui lui valut d’être une chanson et non pas une chanteuse.

Elle fut invitée par François Mitterrand avec d’autres chanteurs au parcours plus conséquent, ce qui l’amusa beaucoup. Elle raconte avec gouaille que le président aurait bien vue une adaptation de sa chanson dans le style « C’est Mitterrand qu’elle préfère », vrai ou canular ? Peu importe, Caroline reste insolente, se moque de tout, y compris d’elle-même, de ses stripteases dans une fête foraine avec deux de ses copines, de sa passion pour l’amour, ce quelle que soit l’issue. Avec impertinence et humour elle retrace ses folles années 80 : le Palace et ses amis parisiens. Elle précise « j’étais toutes les nuits dehors maintenant quand je sors c’est pour montrer que je ne suis pas morte. ».  

Entre deux chansons, nous découvrons qu’elle a rencontré Arletty, à la fin de sa vie, lorsqu’elle était devenue aveugle. La grande dame, lui demande de s’approcher pour qu’elle puisse explorer le visage de Caroline, elle lui assène « mais tu as la gueule de travers !». Possible que son sourire ne soit pas tant symétrique que cela, mais Caroline s’en fout. N’empêche lorsqu’en fin de spectacle, elle troque sa robe longue pour une tenue très cabaret, à savoir : veste et collant résille, force est de constater, que sapristi, elle a de superbes jambes, Caroline ! On lui souhaite de continuer de dévorer la vie à pleines dents de rester toujours aussi atypique et de poursuivre ses créations aussi bien dans le théâtre que dans la chanson et de nous faire oublier les quotidiens moroses avec ses tranches de vie pimentées.

Barbara Ates

Chiche ! Caroline Loeb chante et se raconte, mise en scène par Stephan Druet, accompagnée par Stéphane Corbin, Yorfela et Benjamin Corbeil.


Théâtre de l’Archipel 17 bd de Strasbourg – 75010 Paris

14 dates du 23 octobre 2019 au 4 janvier 2020

Lundi 30 et Mardi 31 décembre à 21h00

Jeudi 2 et Vendredi 3 janvier à 21h00 / Samedi 4 Janvier à 16h00 et 21h00