Émilie Picard : La part de l’ombre

Émilie Picard :  La part de l’ombre

Pour cette exposition, Bertrand Gillig nous accueille dans sa galerie strasbourgeoise, à l’ombre des grands boulevards. Il nous ouvre ses portes pour nous partager l’œuvre d’Émilie Picard, 34 ans, d’origine toulousaine et diplômée des Beaux-Arts de Marseille.

Au regard des grandes toiles qui ornent les murs blancs de la galerie, un style singulier se dégage incontestablement. La couleur retient l’attention, autant que la lourde symbolique qui se dégage de ces œuvres. Se laisser imprégner, dans un premier temps, tenter d’interpréter ensuite, sur les indications précieuses du galeriste.

Chacune de ces toiles représente des décors abstraits, dont on relève l’inspiration de Giotto et des fresques de la Livia Roma, chères à la jeune artiste.

Ainsi, l’artiste confronte le réel et le décor, la part de vérité et de factice, dans un dialogue inabouti, une recherche inassouvie de « la part de l’ombre ». Cela passe par la représentation de lieux globalement abstraits, dans lequel le réel fait une furtive ou discrète apparition. Au milieu des apparats et artifices, l’artiste ajoute des éléments naturels dont la pousse est impossible dans un monde de l’irréel. De même, l’ombre d’un arbre dans un décor aux allures fausses, fait perdre les repères sur la part du vrai et ce qu’on pensait factice. La peinture de cette femme apparait comme une quête de la réalité du décor, par le laisser court à une imagination colorée et débordante à l’identité prononcée.

Émilie Picard est de ceux et celles qui recherchent entrer dans le monde par ses coulisses, en en imaginant les mécanismes. On retrouve sur ses toiles les caractéristiques du décor théâtral, pour lequel elle a travaillé. Le temps qui passe provoque leur délitement progressif, et rappelle leur dimension éphémère au spectateur, déjà partit dans les songes que les toiles ont provoqués chez lui.

Très certainement unique en son genre, Émilie donne une réelle identité à son art, reconnaissable entre tous. Elle est aussi une figure emblématique d’un Art jeune, encore à découvrir. Comment ? Pour les plus talentueux, par leur exposition au sein des galeries comme celle de Bertrand Gillig, qui les font connaitre, aux plus experts ou aux simples amateurs d’Art. Pour aider les jeunes à se lancer, un prix a été proposé par la Société des Amis des Arts et des musées de Strasbourg : le prix Schuler. Ouvert aux moins de 35 ans, il leur offre l’opportunité de se faire connaitre dans le monde de l’Art, par l’envoi d’un dossier, avant le 18 octobre prochain, alors… à vos pinceaux !

Jusqu’au 30 juin 2018

Galerie Bertrand Gillig
11 rue Oberlin,
67000 Strasbourg
du jeudi au samedi de 14h à 19h

En savoir plus sur le prix Schuler, sur le site du SAAMS : http://www.amisartsetmusees-strasbourg.fr/index.php/activites/prix-theophile-schuler

Alice Cubillé, étudiante à Sciences Po Lille en 1ère année