Galerie eTc.

Le 25 janvier 2019, la galerie eTc. a ouvert ses portes au 28 rue Saint-Claude, au cœur du très artistique 3ème arrondissement.

L’entreprise est familiale puisque dirigée par un père et son fils, Pierre-Henri et Thomas Benhamou. Leur souhait n’a pas été d’ouvrir un énième espace seulement destiné à un petit milieu fermé de collectionneurs et de professionnels, mais plutôt de s’adresser à tous.

Cela ne veut pas dire pour autant que la peinture représentée par la galerie n’est pas exigeante ! L’ambition est de « remettre au centre la ‘peinture-peinture’ », en essence et libérée de toute prétention pédagogique ou politique. C’est toujours le support qui est œuvre et celle-ci rejette l’image.

Les artistes mis à l’honneur lors de l’exposition d’inauguration « De la peinture » sont sept grands noms de l’art contemporain: Martin Barré, Béatrice Casadesus, Claude Chaussard, Jean Degottex, Lars Fredrikson, Albert Hirsch et Max Weschsler.

Chacun d’eux a contribué au développement de la peinture abstraite et s’est forgé une réputation bien établie. Cette fois cependant, le but est d’aboutir à un effacement du sujet créateur, le peintre.

L’aménagement de l’espace et l’accrochage sont réussis: Les œuvres se répondent harmonieusement et les similitudes qu’elles partagent y contribuent.

Le travail de Fredrikson consiste souvent en des toiles massives et pourtant fragilisées par leur composition. Cet effet est également rendu chez Martin Barré, de par ses figures géométriques souvent tronquées ou isolées. Les deux artistes ont également en commun l’importance qu’ils accordent au fond de la toile comme espace.

Ce même vide est un élément primordial de l’œuvre de Béatrice Casadesus, de Degottex mais aussi des deux sculptures d’Albert Hirsch présentées par la galerie.

Lorsque l’on en apprend plus sur l’histoire du projet et ses instigateurs, on ne peut que comprendre la sensibilité de la ligne minimaliste adoptée.

Maurice Benhamou, l’aïeul, était un critique d’art, essayiste, poète et théoricien de l’art ayant côtoyé et collaboré avec de nombreux artistes devenus des amis, parmi eux, Degottex et Fredrikson. En conséquence, sa famille a toujours baigné dans un milieu artistique et aiguisé ainsi un goût certain pour la peinture.

Thomas ne se destinait pas au départ à ce métier-passion de galeriste puisqu’il a effectué une formation à l’ESSEC et entamé sa carrière professionnelle en finance puis au sein de cabinets d’avocats. Son père quant à lui, est ce que l’on peut appeler un « géant » de l’industrie pharmaceutique.

Finalement, tous deux ont remis la peinture au centre de leurs carrières et proposent à la scène parisienne un espace artistique pointilleux et intime.