Les grandes cocottes d’Isa Sator

Les grandes cocottes d’Isa Sator

Si le vernissage très Belle Epoque du jeudi 10 août a été l’occasion de sortir fracs, chapeaux-claque, « queues d’écrevisse », frou-frou et éventails, nul besoin d’être costumé pour accéder à l’exposition Les grandes cocottes d’Isa Sator.

Fidèle à son habitude de peindre de grandes séries de toiles en résonance avec les lieux qui l’accueillent, Isa Sator a choisi de nous plonger cette fois-ci dans l’histoire parallèle, voire secrète, de la fin du 19e et du début du 20e siècle. Elle livre ainsi plus de 30 portraits ou scènes de genre et fait revivre pour nous les Grandes Cocottes, femmes qui œuvraient dans les coulisses du pouvoir et dont le nom a parfois laissé dans les mémoires des souvenirs troubles, pour ne pas dire des traces sulfureuses : Mata Hari, également connue sous son nom de code H21 ; Cora Pearl, la déniaiseuse des Ducs ; La Belle Otero, la Sirène des suicidés ; La Goulue et toute une foule d’Archi-Drôlesses !

Mais ne nous y trompons pas, ces femmes dites légères furent bien souvent féministes avant l’heure, revendiquant l’égalité et l’autonomie. A sa manière, Isa Sator – reine de la joie de vivre et de la spontanéité – rend hommage à ces défricheuses de liberté qui ont su utiliser les seules armes que les hommes voulaient bien leur laisser : le charme et la beauté.

FaKaRa, créateur de bijoux, inaugure une ligne « Grande Cocotte » peinte par Isa. Bracelets et pendentifs en pièces uniques viendront compléter les peintures. Un catalogue bilingue français/anglais sortira pour ce bel événement, organisé avec le mécénat de Jean-Yves Breton, collectionneur et la participation complice de L’œil de la femme à barbe.

Isa Sator :

Née en 1963 en région parisienne, Isa Sator est peintre depuis qu’elle est tombée du berceau ; elle a su peindre avant de savoir lire et écrire ! Devenue avocate pour « enterrer sa folie sous l’habit de la femme irréprochable« , elle va laisser cette dernière exploser en vol ! Partie découvrir d’autres espaces-temps de l’autre côté du Pacifique pendant près de 10 ans, elle revient de Nouvelle Calédonie en tant que peintre, entièrement autodidacte.

« La couleur est la parole de mon inspiration, le canevas de ma vie et mon repère le plus fondamental. Elle m’accompagne partout et sans elle, je pâlis… Je lui donne des correspondances émotionnelles, vibrationnelles et symboliques. Pour moi le rouge est synonyme de passion, le vert d’eau symbolise le pouvoir secret de la femme, le bleu marine la douleur, le jaune la fulgurance…
La plus grande partie de mon travail s’effectue la nuit dans le tissage de mes rêves ; je reçois et à mon réveil la peinture automatique se déclenche. C’est assez magique! Je ne cherche pas à comprendre, j’aime ce dialogue avec l’irrationnel. Il est comme un compagnon. Il y a beaucoup d’Animus Domina chez moi, comme dirait
Clarissa Pincola Estes (In le livre Femmes qui courent avec les loups). Mes toiles sont des symboles de vie et d’espoir. Face à l’adversité, je réponds par la force et la joie de vivre et d’être. Il se trouve que j’ai une furieuse envie d’exister envers et contre tout»

De nombreuses expositions personnelles ou collectives jalonnent son parcours artistique depuis bientôt 15 ans, en salons et en galeries, en France comme à l’étranger : Nouméa, Paris, New-York, Londres, Houston…

Enfin plusieurs distinctions couronnent cette artiste talentueuse : Médaille d’or et Prix spécial du Jury au Grand concours international de Fréjus – Médaille européenne et Trophée Abstraction Lyrique des victoires au Salon d’Art Moderne et Contemporain (2005).

https://www.isa-sator.com/

In situ , photos d’Olivier Freulon :

Jusqu’au lundi 21 août 2017

Orangerie du Sénat – Jardin du Luxembourg
19 bis rue de Vaugirard – Paris 6e
entrée libre tous les jours de 11h à 20h