Hashpa / Sainrapt : Corps à corps, 20 ans après

Hashpa / Sainrapt : Corps à corps, 20 ans après

Depuis 1994, date à laquelle elle a cessé de suivre les cours de dessin et de peinture d’Hashpa, Sophie Sainrapt a parcouru bien du chemin artistique. Elle a développé un univers propre et enchaîne les expositions, explorant sans relâche son thème favori – le corps des femmes. Hashpa de son côté a poursuivi sa route et petit à petit s’est fait très discret, presque oublié ; lui qui avait été le fer de lance d’un expressionnisme sombre et puissant, qui avait su marquer les esprits et transmis à de nombreux nouveaux talents technique et savoir-faire. L’élève quitte le « maître » et le temps qui passe les sépare… Jusqu’à l’été 2017, quand Hashpa reprend contact avec Sophie. Elle lui rend visite, le découvre isolé par la maladie et comme détaché de la passion qui pourtant le dévorait. Elle décide alors – à sa façon – de rendre hommage au peintre en le plaçant de nouveau sous les spots et sur les cimaises, ainsi qu’à l’homme en proposant ce duo d’artistes, d’égale à égal, de nu à nu, de corps à corps. L’exposition fera l’objet d’un catalogue édité chez L’oeil de la femme à barbe, dans la collection Séries d’Artistes.

Les artistes :

Sophie Sainrapt est née à Neuilly-sur-Seine vers 1960 comme on va vers la mer. Elle vit un peu, « fait son droit », obtient un DEA d’Études Politiques tandis que, de 1988 à 1994, elle se forme à la peinture et à la sculpture chez Hashpa et Alain Marie avec qui elle découvre le métier, le vrai. Son expression artistique se tourne essentiellement vers la repré- sentation du corps féminin. En 1999, Michel Pelloille l’initie à la céramique ; elle y consacrera bientôt une partie de son talent. Elle ajoute le crayon, le fusain et les matériaux liquides à sa palette et développe de plus en plus son travail sur le nu, la sensualité et bientôt, l’érotisme. Au début des années 2000, grâce à la rencontre de Pascal Gauvard et Nicolas du Mesnil du Buisson, fondateurs de l’Atelier Pasnic, elle découvre la gravure. Avec Nicolas, elle grave son premier ouvrage de bibliophilie à partir des poèmes érotiques de Verlaine Les amies, Femmes et Hombres. Sa palette continue de s’enrichir de couleurs chaudes : orange, pourpre, jaune indien, qui explosent et transcendent le nu. Plusieurs séries de lavis, peintures et fusains déclineront son thème favori : les femmes. Des dizaines d’expositions personnelles et collectives en salons et en galeries jalonnent son parcours – montrant peintures, dessins, gravures et céramiques – dont deux à Pékin en 2017. Plusieurs de ses œuvres ont rejoint des collections publiques.

Hashpa – né Haspica Jindrich à Zlin en République tchèque le 24 janvier 1951. De 1966 à 1969, il suit des cours à l’école des Beaux-Arts de Uherské Hradiště, puis de Prague jusqu’en 1972. Il dirige un atelier de peinture à l’Hôpital psychiatrique de Bohnice à Prague et suit une formation de psychothérapeute à partir de 1973. En 1979, il quitte clandestinement la Tchécoslovaquie et demande l’asile politique en France. A partir de 1980, il travaille comme professeur d’enseignement spécialisé dans un atelier d’art-thérapie au Centre médico-psychologique du Pré Saint Gervais (93). De 1980 à 1982, il occupe un atelier à la Cité Internationale des Arts à Paris. Il obtient la naturalisation française en 1985. Jusqu’en 1998, il participe à de très nombreuses expositions collectives et individuelles : – au Grand Palais (Salon des Beaux-Arts, Jeune Expression), – au Musée d’Art Juif (Hommage à Franz Kafka, 1983) – en galeries et librairies en France et en Allemagne. Enfin, après avoir régulièrement organisé des ateliers d’été, il initie au dessin et à la peinture de nombreux élèves dans son propre atelier.

Commissariat : Ghislaine Verdier – L’œil de la femme à barbe

Exposition du 1er au 13 mai 2018

Vernissage mercredi 2 mai à partir de 18h
Décrochage festif dimanche 13 mai à partir de 16h

Espace Beaurepaire
28 rue Beaurepaire
75010 Paris
Entrée libre tous les jours de 11h à 20h