La collection permanente de Reiffers Art Initiatives s’ouvre au public.

La Reiffers Art Initiatives a dévoilé le 28 février, une partie de ses collections permanentes dans une exposition unique : Les Apparitions. Crée en 2021 par Paul Emmanuel Reiffers, la Reiffers Art Initiatives a à cœur de soutenir et de mettre en avant une scène artistique contemporaine émergente française et internationale. Depuis 4 ans le Fonds de Dotation met en place différentes initiatives participant à la visibilité et à l’émancipation de jeunes artistes.

Pour Thibault Wychowanok, directeur artistique et commissaire de l’exposition, Les Apparitions transpose le travail d’acquisition, long de 4 années, du fond de dotation et met en avant une multitude d’expressions artistiques. Entre peintures, collages, sculpture et installations, les différentes œuvres dialoguent les unes avec les autres et transcendent l’espace d’exposition.


Dès l’entrée, deux œuvres se font face. La première, une sérigraphie sur tissus et cuir de crocodile, de Raphaël Barontini reprend et s’approprie l’iconographie antique du buste. Avec cette sérigraphie, l’artiste explore la dimension vectorielle du corps en tant qu’identité et gardien de la mémoire. Face à la sérigraphie, la sculpture de Kenny Duncan trône à l’entrée de la première salle d’exposition. Cette œuvre, Neg Marron, faite de métal et de nylon de chaussure, s’inscrit dans une démarche de représentation du corps victime de la colonisation qu’il déconstruit et se réapproprie.


La première salle d’exposition est un espace blanc et épuré où les couleurs et les motifs se rencontrent et dialoguent. Les artistes s’emparent du corps et le replacent au centre de leurs pratiques. Pharaoh Kakudji utilise son propre corps dans une démarche presque autobiographique qu’il mêle à des affiches de rues, parfois abîmées, qui lui permettent d’illustrer les difficultés d’être soi dans un monde qui ne cesse d’évoluer. Certains des artistes se tournent vers une vision plus symbolique du corps. Bianca Bondi illustre l’abstraction morale et sacré de ce corps symbolique avec Warm in the water, un travail de tapisserie jacquards dans lequel divers objets viennent se mêler à la composition créant une atmosphère solennelle.


À l’étage, dans un espace lumineux, l’exploration du corps par l’art se poursuit entre peinture et installations. Ser Serpas questionne l’aspect immuable du corps en représentant des anatomies en transition. L’artiste représente et interroge la notion d’identité intime, et illustre ce rapport à l’identité à travers la modification du corps par la chirurgie, réparatrice ou esthétique. Les deux œuvres de Ser Serpas sont mises en relation avec l’œuvre de Wynnie Minerva dans un tryptique de la transgression genrée du corps.


Une grande installation de cuir domine l’espace d’exposition. Cette œuvre monumentale de l’artiste Garance Früh est un moyen pour cette dernière de confronter les représentations traditionnelles de la femme et de la communauté queer. En utilisant des matériaux associés à l’iconographie traditionnelle de l’intime et du domestique, l’artiste cherche à défier ces normes sociales et à les transgresser au profit d’une représentation plus engagée.


Baigné dans la lumière, le Reiffers Art Initiatives center offre un espace unique, en plein cœur de Paris, où s’imprégner d’un art encore jeune et pourtant engagé. Fidèle à son désir de mettre en avant de jeunes figures de l’art contemporain, cette exposition permanente explore l’univers artistique de 13 créateurs autour d’une thématique puissante. Vouée à évoluer, cette exposition permanente illustre une partie des œuvres acquises par le fond de dotations de la Reiffers Art Initiatives. Fier de cette première sélection, la Reiffers Art Initiatives espère pouvoir mettre en avant de nouvelles œuvres dans le futur.

Claire Maguet

Reiffers Art Initiatives, 30 rue des Acacias, 75017, Paris
Du jeudi au samedi de 14h à 19h et sur rendez-vous – Entrée gratuite