L’EIDM, l’école internationale de mode & de luxe, qui occupe la première place dans le classement CEOWorld 2022 des Fashion Business Schools françaises, doit son succès à une approche pédagogique axée sur les projets. Favorisant l’apprentissage par la pratique – le « learning by doing » – l’école et sa directrice stimulent les élèves tout au long de leur parcours en les impliquant dans des projets d’envergure. La première année des étudiants de bachelor est rythmée par l’organisation d’un défilé, puis en deuxième année, ils s’attaquent à la réalisation d’un magazine de mode, et enfin, en troisième année, ils sont amenés à créer un pop-up store. Ces projets enrichissent les étudiants tant sur le plan personnel que professionnel, comme le confirme Elenore Bois, étudiante et rédactrice en chef du magazine Chromatica, qui déclare avoir été plongée dans l’univers du professionnalisme grâce à ces expériences : « J’ai appris à organiser et gérer une équipe, à partager et à discuter de mes idées pour accepter que j’en avais parfois des mauvaises : à me mettre dans la peau de vrais professionnels ».
It Art Bag a eu le privilège de couvrir la Fashion Magnetic Night 2023, une soirée mettant en avant le travail accompli par les étudiants et récompensant les deux magazines « coup de cœur » des étudiants en deuxième année de bachelor. Un jury composé de sept professionnels de la presse spécialisée dans la mode, le luxe et la presse généraliste s’est réuni pour effectuer une tâche laborieuse : choisir les deux magazines coup de cœur parmi les 21 en lice. Selon l’un des membres du jury, le niveau s’élève d’année en année, rendant leur sélection de plus en plus complexe. La remise des prix a eu lieu à bord de la péniche Le Bal de la Marine, amarrée au port de Suffren, face à la Tour Eiffel. Aussi, malgré le dilemme auquel était confronté le jury, les magazines Modernist et The Third Eye ont chacun été les heureux lauréats de la bourse au mérite, d’une valeur de 1000 €.
Le thème imposé cette année était « Fashion Tech », en référence à toutes les nouvelles technologies et aux défis révolutionnaires qui façonnent l’industrie de la mode d’aujourd’hui et de demain. L’upcycling, l’intelligence artificielle, l’impression 3D, les enjeux environnementaux ou encore les NFT (non fungible tokens) – ces jetons qui ont bouleversé le monde de l’art et qui pourraient bientôt influencer celui du luxe – ont été autant de sujets originaux et décalés abordés par les étudiants. Cette occasion leur a permis de réfléchir à l’avenir de leur profession. Les étudiants se sont donc lancés dans cette tâche dès septembre, en formant des groupes de 2 à 6 élèves, afin de trouver des sujets d’articles, une ligne éditoriale, des personnes à interviewer, des lieux et une direction artistique pour les shootings photo, ainsi que d’organiser la charte graphique, l’iconographie et la mise en page du magazine. Ce défi, tant sur la forme que sur le fond, a été relevé avec succès par une grande majorité des étudiants, comme le souligne Mégane Simon, la directrice de l’école, lors de la remise des prix.
Un membre du jury avoue avoir pris un réel plaisir à lire de nombreux ouvrages, et ajoute même : « Dans certains cas, j’aurais presque aimé les acheter dans un kiosque », mettant ainsi en évidence la réussite et le professionnalisme troublant de certains magazines. En effet, lors de la soirée, les 21 magazines étaient disposés au milieu de la salle, invitant les convives à les feuilleter. Le jury, bien qu’ayant déjà eu l’occasion de découvrir les travaux des étudiants en ligne, pouvait enfin saisir la complexité et l’étendue du travail réalisé par les étudiants de l’EIDM.
Les magazines Modernist et The Third Eye ont finalement suscité l’unanimité au sein du jury. Le premier, fruit de la collaboration entre Zoé Habanski et Anaïs Galtier, relève le défi audacieux de projeter notre regard vers l’année 2050 et de mettre à profit leur réflexion approfondie. Elles explorent les nouveaux modes de consommation, le futur de la mode et le style qui marquera les années à venir. D’un autre côté, The Third Eye émane de l’esprit critique, multiculturel et passionné de Céline El Khoury, Inês Lopes Ferreira, Valentina Saavedra et Hela Gharbi. Si le premier assume pleinement son inspiration futuriste, le second mise sur une créativité visuelle et thématique captivante. Les deux magazines parviennent à immerger le lecteur dans leur univers imaginaire tout en suscitant une réflexion profonde sur cette notion de « Fashion Tech ».
Maya Choserot