La Valise d’Orphée, Damien Deroubaix

L’étonnement est grand en pénétrant dans la salle d’exposition. Emporté dans un monde de magie et de sacré, le visiteur se trouve plongé dans une grotte primitive réalisée par l’artiste, où sont alignées trois cents figurines zoomorphiques modelées en différents matériaux (bronze, céramique…) et souvent vieilles de plusieurs milliers d’années.

Recueillies autour du bassin méditerranéen et collectionnées par Naji Asfar (Collectionneur et marchand qui a constitué depuis 1977 une collection de sculptures d’animaux miniatures, intitulée « When Orpheus sang« ), cet ensemble lilliputien tient dans le volume d’une valise. Durant l’Antiquité, ces petites statuettes étaient utilisées pour leur pouvoir prophylactique supposé. Vénéré, redouté, parfois domestiqué, l’animal faisait alors partie du quotidien des humains et véhiculait une forte charge symbolique.

Cette collection témoigne de cultures et de religions disparues où l’animal tenait une place bien différente de celle que lui réserve notre civilisation. Pour ce monde révolu, Damien Deroubaix investit tout l’espace en créant une grotte ornée d’une série de tableaux, gravures sur bois et sculptures, comme pour protéger ces fragiles trésors aux significations souvent nimbées de mystères.

En dénonçant la cruauté des humains qui menacent la vie animale, végétale et la survie de notre planète, Damien Deroubaix catapulte ces objets millénaires vers un questionnement actuel où lʼhomme et la nature se trouvent en interaction. Dans la cour du musée, le visiteur est accueilli par la reproduction géante en bronze de la Vénus de Hohle Fels, prenant la place dʼOrphée qui, dans la mythologie, a le pouvoir de charmer les bêtes sauvages. Lʼartiste puise son inspiration dans la préhistoire pour faire resurgir cette déesse-mère, symbole de fécondité et de protection, qui donne une note dʼespoir, une ouverture vers une forme dʼéveil et d’harmonisation. Ainsi, « La Valise dʼOrphée » s’adresse à tous les publics, l’expressionnisme de Damien Deroubaix ouvrant de nouvelles perspectives d’interprétation à la collection antique.

Jusqu’au 31 octobre 2021

Musée de la Chasse et de la nature, 62, rue des Archives, 75003 Paris

du mardi au dimanche de 11h à 18h – Nocturnes certains mercredis : 18h – 21h30 – fermé lundi et jours fériés.