Pour la première fois en France, une exposition dédiée à l’art brut iranien voit le jour. C’est au cœur de Montmartre, à la Halle Saint Pierre, du 12 février au 31 juillet, que l’exposition L’art Brut d’Iran présente vingt-quatre artistes iraniens, tous créateurs d’un art sans limite et sans conventions. L’exposition L’art Brut d’Iran est unique de par son envergure et la pluralité des œuvres exposées : peintures, dessins, sculptures, marionnettes, œuvres textiles…


L’art Brut, à l’origine occidental, se développe un peu partout dans le monde et s’adapte à des cultures et des histoires toutes uniques, sortant de l’ordinaire. En Iran, l’art Brut se nourrit des traditions religieuses du pays, des savoir-faire et d’une histoire artistique forte. Les artistes ne se dissocient pas de leurs œuvres, elles font partie intégrante de leur expression et de leur vécu et de leur expression.




En Iran, l’art Brut n’est pas considéré comme un art officiel et n’est pas reconnu. Les artistes d’art Brut vivent difficilement de leur art et font face pour la plupart à des réalités toutes différentes. Pourtant, les œuvres de l’exposition sont principalement des œuvres colorées, dénuées de violence, aux motifs complexes pour certaines, enfantins pour d’autres. Les œuvres sont toutes liées par leurs origines et les similitudes d’une culture iranienne vieille de plus de 3 000 ans. Elles sont aussi toutes différentes, autant visuellement que dans leur processus de création.
Très jeune, la famille de l’artiste Reyhaneh observe chez elle des difficultés d’apprentissage relationnelles, sensorielles… Malgré une rééducation efficace, l’artiste rencontre toujours des difficultés à s’exprimer. C’est en observant l’un de ses frères peindre, que Reyhaneh se tourne vers l’art. Elle y découvre un moyen d’expression nouveau par lequel elle peut communiquer et partager avec l’autre.

Pour l’artiste Sarvenaz Farsian, le dessin devient presque une pratique spirituelle. L’artiste rentre dans des états de transe, durant lesquelles elle dessine et trace méticuleusement des œuvres impressionnantes de précision. Il faut à l’artiste entre 2 et 3 mois pour aboutir à une œuvre qu’elle juge finie. Pour Sarvenaz Farsian, l’art et le dessin ont une vertu thérapeutique.


Alireza Asbahi Sisi travaille le textile dans ses œuvres. Fils d’un tailleur, l’artiste arrête l’école très tôt pour aider sa famille financièrement à la mort de son père. Il travaille dans une entreprise de fabrication de vêtements. Il achète une machine à coudre et de quoi broder pour créer des tapis et les vendre. Après quelques expériences, il se lance dans des collages à l’iconographie marquée. Il fait la rencontre de Morteza Zahidi, co-commissaire de l’exposition L’art Brut d’Iran, qui le pousse à continuer son activité. Alireza Asbahi Sisi vit en partie de son travail artistique.

L’art Brut d’Iran nous plonge dans une nouvelle réalité où les œuvres sont le vecteur d’émotions intenses et les couleurs vives des tableaux illuminent l’espace d’exposition. Chaque artiste présente des œuvres personnelles, uniques, avec leurs propres codes esthétiques et artistiques.

Dans un très beau cadre parisien, à la Halle Saint Pierre, l’exposition L’art Brut d’Iran nous transporte dans une réalité artistique, sociale et culturelle résolument différente, porteuse d’une énergie pure et colorées.
Claire Maguet
Du 12 février au 31 juillet 2025
Halle Saint Pierre, 2 rue Ronsard, 75018, Paris
Du lundi au vendredi de 11h à 18h – Le samedi de 11h à 19h – Le dimanche de 12h à 18h – Fermeture exceptionnelle les 1er mai et 14 juillet