L’art comme vecteur de guérison et de cohésion sociale

À l’occasion de la journée mondiale de l’art, l’UNESCO organise chaque année une conférence afin de débattre sur différentes questions liées au thème : « Art et Dignité Humaine : Droits Humains et Art de Guérir au service d’une Culture de la Paix ».

Cette année, la conférence a été présidée par Guila Clara Kessous, artiste, autrice et diplomate humaniste française, nommée Artiste pour la paix de l’UNESCO en 2012. Ce sont donc une dizaine d’intervenants aux profils et métiers extrêmement variés qui se sont réunis autour du sujet : l’art comme vecteur de guérison et de cohésion sociale, divisé en trois tables rondes.

Art & Soin

Pour cette première table ronde, ce sont les bienfaits multiples de l’art chez les patients malades qui sont au cœur du débat. L’art est vu comme un réel outil de thérapie à la fois pour les pathologies physiologiques que psychologiques.

Les statistiques sont sans appel ; on observe une baisse de 48% de symptômes dépressifs chez les patients soumis à la thérapie par l’art, ainsi qu’une hausse significative de l’énergie des patients atteints de cancer et même une diminution des comportements violents en milieu carcéral.

La thérapie par l’art devient un réel sujet de débat chez les professionnels de santé et même au cœur de l’OMS. L’art permet de réduire le stress et l’angoisse, de faire oublier la maladie aux patients mais aussi de proposer une alternative plus amusante et stimulante à la thérapie psychomotrice par exemple.

Quoi qu’il en soit, il est de plus en plus évident que l’art peut soigner.

Art, droits humains & santé sociale

Dans la seconde partie du débat, on évoque l’art comme un vecteur essentiel de transformation sociale. Il donne une voix aux communautés qui n’en n’ont pas, en révélant les injustices et en sensibilisant les consciences.

À travers le théâtre, la peinture, la musique ou encore le cinéma, l’art raconte les luttes pour la liberté, l’égalité et la dignité humaine. Il rend visibles les discriminations, les inégalités et les violences que subissent les groupes minoritaires, mais aussi et surtout, l’art invite au partage et au dialogue interculturel.

L’art agit également sur la santé sociale : il favorise l’expression des émotions, la reconstruction identitaire et la cohésion de groupe. En promouvant la créativité et la participation, il renforce la démocratie culturelle, qui est une condition fondamentale de la reconnaissance des droits humains. En d’autres termes, l’art permet de communiquer, d’échanger, de partager et de ce fait, il guérit les sociétés.

Art & Éducation à la paix

Enfin, la conférence s’est aboutie par un débat sur le rôle que peut tenir l’art dans les démarches d’éducation à la paix. La question de la place encore trop petite de l’art dans les programmes scolaires a donc été soulevée car il ouvre l’imaginaire, éveille l’empathie et favorise la compréhension mutuelle.

L’art permet également d’exprimer des souffrances, de questionner les conflits et de proposer des visions nouvelles du vivre-ensemble. Par exemple, le théâtre-forum, la musique engagée ou encore les fresques murales communautaires sont des pratiques artistiques qui permettent non seulement d’identifier et de dénoncer des violences, des préjugés ou des injustices, mais également de réfléchir collectivement pour y trouver des solutions.

L’art crée des espaces de dialogue interculturel où l’on peut déconstruire la haine et cultiver la tolérance. Il valorise les récits de paix, les héros du quotidien et les gestes de solidarité, souvent éclipsés par les discours dominants. Dans les écoles, les ateliers artistiques favorisent l’écoute, la coopération et le respect de l’autre. En somme, l’art ne dit pas seulement la paix : il la fabrique, la partage, l’apprend.

L’art est sans aucun doute, un lien entre les Hommes extrêmement puissant et bénéfique. Physiologiquement ou psychologiquement, individuellement ou collectivement, l’art soigne, répare, et guérit les blessures commises par la maladie, la haine ou la violence. C’est un véritable message de paix et d’espoir qui est porté cette année encore par l’UNESCO, et qui continue d’alimenter l’imaginaire d’un monde meilleur qui semble à portée de main.

Charlotte Eon

Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO), 7 place de Fontenoy-Unesco, 75007 Paris
Ouvert du lundi au vendredi, de 9h00 à 18h00

www.unesco.org/fr/