Le musée Lambinet a rouvert ses portes

Installé dans un hôtel particulier datant de l’époque de Louis XV, le Musée Lambinet a rouvert ses portes en décembre 2022, après plus de trois ans de travaux.

Un double anniversaire : 270 ans du bâtiment et 90 ans du musée !

Construit en 1752 par Joseph Barnabé Porchon, entrepreneur des Bâtiments du Roi, l’hôtel particulier est typique de l’architecture rocaille française. Passé en diverses mains, l’hôtel sur jardin est acheté au milieu du XIXe siècle par la famille Lambinet. En 1926, Nathalie Lambinet, belle-fille du premier propriétaire de la famille, sans descendant, lègue à la ville de Versailles l’hôtel pour en faire un musée.

Après des travaux de remise en état et un transfert d’une partie des collections Beaux-arts depuis la bibliothèque municipale, le musée d’art et d’histoire de Versailles ouvre en 1932 sous le nom de musée Lambinet.

Un hôtel particulier devenu musée et l’histoire de ses œuvres et un musée de collectionneurs

Depuis l’hôtel particulier de la famille Porchon jusqu’à l’ouverture du musée proprement dite en 1932 et les dons de collectionneurs versaillais, le parcours met en valeur une histoire du goût et un attachement fort au patrimoine.

Au rez-de-chaussée, deux salles mettent en exergue des objets légués par deux femmes de culture : l’actrice Louise Thiry qui légua en 1898 à la ville des œuvres du XVII e au XIXe siècle et Julia Bartet, pensionnaire de la Comédie-Française dont les collections sont entrées au musée en 1942. Peintures anciennes, objets d’art et modèles recréent une atmosphère chaleureuse et montrent l’attachement fort pour le patrimoine.

Des collections prestigieuses

Les collections se répartissent (dans ses 35 salles !) en 3 départements : le département historique, lié à l’histoire de la ville et à la Révolution française ; le département des Arts décoratifs et le département des Beaux-arts.

Parmi les trésors figurent notamment des objets exceptionnels de la période médiévale. Rares vestiges conservés en intégralité, les crosses provenant des abbayes fondées par Blanche de Castille témoignent de la richesse et du pouvoir de ces congrégations religieuses avant la Révolution. Autre oeuvre remarquable : la harpe créée par le luthier de la reine Marie-Antoinette à Versailles, François-Joseph Naderman (la seule dont le mécanisme a été restauré pour être joué lors de concerts exceptionnels).

Au premier étage, la restitution de l’appartement illustre l’art de vivre à la fin de l’ancien Régime. Salle à manger, chambre, boudoir, salon doré et cabinet plongent le visiteur dans le Versailles sous les règnes de Louis XV et Louis XVI. L’autre salle de l’étage met en scène, de manière évocatrice et spectaculaire, des pièces de céramique, d’orfèvrerie, d’ébénisterie et de menuiserie, accompagnées d’un « mur du temps » révélant toute la richesse du musée dans le domaine de l’horlogerie. Un cabinet précieux plonge le visiteur dans la contemplation de pièces faisant appel aux matériaux les plus raffinés : or, argent, ivoire, pierres dures… Une salle est dédiée aux arts du XIXe siècle ; un cabinet d’arts graphiques présente, par roulement, le fonds du musée allant du XVIIe au XXe siècle.

Le deuxième étage, entièrement dédié à l’histoire de la ville de Versailles, emmène le visiteur du XVIIe au milieu du XXe siècle. Depuis le coup de cœur de Louis XIII pour Versailles jusqu’aux années 1960, se déroule une histoire riche où se mêlent le local et le national, la ville royale et la ville nature. La période révolutionnaire est particulièrement bien représentée, grâce au don de l’historien Charles Vatel, en 1883 permettant au musée de conserver un fonds majeur pour cette époque.

Plusieurs sculptures de Jean-Antoine Houdon, des peintures – dont Jean-Jacques Bachelier -, du mobilier estampillé, des céramiques et bien d’autres merveilles parmi les 6 000 œuvres -dont près de 600 sont exposées…

Musée Lambinet, 54 boulevard de la Reine, 78000 Versailles

Ouvert du mercredi au vendredi de 12h à 19h – samedi et dimanche de 10h à 19h – Fermé lundi, mardi et jours fériés.

Photos : Véronique Spahis