En plein cœur de Paris, face à la Tour Eiffel, le musée de l’homme accueille une exposition unique dédiée au wax, un tissu aux motifs aussi colorés que variés. Le musée de l’homme interroge, dans cette exposition, des questions identitaires et culturelles au travers de ce tissu, originaire d’un dialogue entre Afrique et Europe. Originaire d’Asie et d’Indonésie, le tissu enduit de cire d’abeille se déplace jusqu’au continent africain où le wax s’implante et s’intègre dans la culture vestimentaire, religieuse et politique.
Un double dialogue
Divisée entre le balcon des sciences et l’atrium, wax retrace à la fois l’histoire du tissu et sa pratique artistique plus contemporaine. L’exposition fait le pari du tout tissu et offre une expérience immersive au sein d’une pratique textile, historiquement forte, à la scénographie engageante. Ainsi, cartels et cartons d’informations font partie intégrante de l’exposition et participent d’une mise en valeur des œuvres et objets exposés.
En entrant sur le balcon des sciences, le visiteur est plongé dans une exploration chronologique et visuelle de l’histoire du wax. Dans cet espace, s’entremêlent tissus, sculptures et photographies au sein d’un ballet de couleurs et de motifs à découvrir et observer.
Toujours sur le balcon, sont exposées des planches de bande dessinée, scénarisées et illustrées par la journaliste Justine Sow, à travers laquelle l’auteure explore la complexité de la relation entre le wax et une jeune femme métisse essayant de renouer avec ses origines.
Dans l’atrium, c’est une facette contemporaine et artistique du wax qui est mise en avant. Fragmenté en 3 thématiques, l’espace de l’atrium mis à disposition de l’exposition multiplie les médiums et témoigne de l’aspect contemporain du wax dans une démarche créatrice et artistique. Entre mode, photographie et installation contemporaines, le wax représente une forme d’expression et de connexion culturelle pour les artistes. Le premier espace pose la question de la place du wax dans la culture africaine, le wax incarne-t-il une culture africaine ? La visite se continue par un espace dédié à la mise en avant d’une appropriation du wax dans le cadre de pratiques artistiques. Le troisième espace représente toute une dimension de dénonciation socio-culturelle de la part d’artistes africains au travers de l’usage du wax. Image 10
Une scène artistique portée par des artistes passionnés
Le styliste Lamine Badian Kouyaté expose des créations issues d’une collection rendant hommage aux femmes de sa culture, les nana benz. Son travail et ses collections s’inscrivent au sein d’une histoire de l’industrialisation du wax des années 60 et 70 et qui continue de marquer ses créations les plus récentes.
L’artiste kényane Thandiwe Muriu présente des œuvres photographiques colorées, imposantes par leur taille. L’artiste couple ses portraits avec des citations illustrant une dimension identitaire et spirituelle du wax, comme c’est le cas de l’œuvre Camo 43 associée à la citation suivante « Quelle que soit la distance parcourue par un ruisseau, il n’oublie pas son origine. » , Thandiwe Muriu mêle modernité visuelle et histoire culturelle avec le wax. L’artiste transcende les codes du portrait traditionnel, et recentre le wax comme sujet principal de ses photographies.
Riche d’une large collection de tissus, de vêtements et tenues, mais également de photographies et d’installations, Wax explore une vaste quête identitaire et une histoire de voyage passionnante. L’exposition est le fruit d’une réflexion créative et d’un désir de mise en valeur de la culture textile qui entoure le wax.
Claire Maguet
Du 5 février 2025 au 7 septembre 2025
Musée de l’homme, place du Trocadéro, 75116, Paris
Du mercredi au lundi de 11h à 19h