Magiques licornes

Magiques licornes

Mystérieuse, ambivalente… la licorne a dans l’histoire suscité bien des fantasmes. Autour des années 1500, puis dans la période contemporaine, elle est l’objet d’un véritable engouement. L’exposition «Magiques Licornes », présentée au musée de Cluny, musée national du Moyen Âge témoigne de la façon dont les artistes se sont emparés de cet animal légendaire, à travers ouvrages enluminés ou gravés, sculptures, tapisseries, mais aussi photographies et vidéos.

Les six tapisseries de La Dame à la licorne, chef d’œuvre du musée de Cluny, constituent le cœur de cette présentation. Tissées vers 1500, au tournant du Moyen Âge et de la Renaissance, elles manifestent l’importance de la licorne à l’époque médiévale. Créature «magique » – sa corne est réputée détecter les poisons et purifier les liquides – elle est également symbole de chasteté et d’innocence. Plusieurs manuscrits enluminés rappellent ainsi la tradition selon laquelle les licornes ne se laissent approcher que par de jeunes filles vierges. Pour autant, d’autres représentations en font un animal puissant, agressif, voire malfaisant, sous l’influence entre autres de récits de voyageurs, qui affirment l’avoir aperçu en Orient. À la fin du Moyen Âge, villes, puissants seigneurs ou imprimeurs placent la licorne dans leurs armoiries, leur marque ou leurs emblèmes, sans doute pour témoigner de leur grande valeur.

En 1882, lorsque le musée de Cluny acquiert la tenture de La Dame à la licorne, celle-ci devient une inépuisable source d’inspiration. La beauté des figures féminines, le mystère des circonstances de sa création, la présence insistante de la végétation et d’animaux familiers, sauvages ou fantastiques retiennent l’attention. Les artistes se l’approprient, comme l’attestent des œuvres de Gustave Moreau ou de Le Corbusier. Jean Cocteau fait de La Dame à la licorne l’argument d’un ballet, dont des costumes sont présentés dans l’exposition. Dans les œuvres les plus contemporaines, la référence à la licorne peut se faire plus humoristique – dans un projet d’affiche de Tomi Ungerer notamment – ou parfois mélancolique, comme dans la vidéo de Maïder Fortuné. L’exposition se clôt sur un dernier hommage à La Dame à la licorne avec cinq tapisseries de Claude Rutault.

Jusqu’au 25 février 2019

Musée de Cluny
28 rue Du Sommerard
75005 Paris
Ouvert tous les jours, sauf le mardi, de 9h15 à 17h45