Martine Boulart, Chevalier de l’ordre National des Arts et des Lettres

Remise des insignes de Chevalier des Arts et Lettres à Martine Boulart par Maia Paulin (samedi 11 mars 2017)

« Martine Renaud-Boulard, Martine des Vallons, pouvait incontestablement être honorée par nos ministres, elle m’a confiée cette mission que j’ai accepté avec émotion et devant ce petit groupe d’amis,  je vais tenter de vous conter ce qui me parait faire sens pour.

Élevée sévèrement dans une famille traditionnelle,  blessée par la maladie de deux sœurs, ce qui fera naitre son intérêt pour la psychologie et  la pédagogie, avec une mère peu affectueuse et un père adoré mais pris par ses missions diplomatiques, on dit qu’elle lui ressemble et  il lui faut donc se tenir droite et sourire.

Deux personnages tiennent une grande place dans la vie de Martine, des ancêtres et ses sources d’inspiration, Marie du Deffant et l’Abbé Jamet, ancien recteur de l’université de Caen, au 17e siècle, qui s’est penché sur la question de la folie humaine.

Après un passage par la Maison d’éducation  de la Légion d’honneur, c’est le chemin des sciences politiques et des sciences sociales, choisies pour faire plaisir à sa famille, mais sa volonté d’apprendre et sa curiosité se tournent plus tard vers la psychologie qui lui ouvrira les voies de l’indépendance.

Martine est la mère attentive de deux enfants, une fille Louise chirurgienne (Anne Louise Boulart Sarfati) et un fils Julien perpétuel étudiant voyageur (depuis la parution de l’article, il est devenu en 2018 professeur d’Université en Sciences politiques et économiques) .

La carrière diplomatique de son père lui fera connaitre de nombreux pays avec une tendresse particulière pour le Liban, le Maroc et l’Iran, à l’époque du roi, son parrain un homme exceptionnel  et premier ministre alors (1967 à 1975) Amir  Abbas Hoveïda périra hélas dans des conditions affreuses.

Ce parrainage lui permet de participer aux fêtes de Persépolis, je ne crois pas que cela seul lui ai donné le gout des fêtes. Mais l’esprit des salons, le gout de recevoir, le talent de recevoir, le bonheur de recevoir, héritage de son ancêtre Marie du Deffand n’a fait que conforter ce désir.

Sa carrière est à l’image de sa curiosité et de son envie d’aventures.

Martine a été mannequin chez Dior pendant ses études, puis responsable de la communication de Louis Féraud, encore la mode, et ensuite un grand saut,  professeur de psychologie à la faculté catholique de Lille, professeur de leadership au groupe HEC et créatrice de l’école de coaching HEC.

A Châteauform, elle a créé une première Fondation d’art qui s’est éteinte avec la mort de son propriétaire.

Elle est auteur de 16 livres dont trois représentent des jalons importants pour elle : La morphospychologie, Réussir dans un monde incertain, Artistes et mécènes, regards croisés sur l’art contemporain.

Ses rencontres,  toujours des hasards la  conduisent ou la ramène dans cette propriété de Garches où elle a créé une Fondation « le Fonds culturel de l’Ermitage ».  L’esprit des Vallons est très lié à une histoire familiale riche, cette maison a déjà reçu  Henri Bergson, Kees van Dongen, Igor Stravinsky, Henri Regnault, même Gandhi et un futur pape monseigneur Roncalli  devenu Jean XXIII.

Et  aujourd’hui toujours l’élégance, la féminité, le charme et la ténacité de Martine dont la personnalité  oscille entre le 18e siècle des lumières et un 21e siècle, fragilisé par des brutalités mondiales et les réseaux dits sociaux,  réussissent un pari difficile.
Sans l’incroyable puissance de travail, de convictions parfois naïves et la grande sincérité de Martine,  le Fonds culturel de l’Ermitage ne pourrait s’inscrire  durablement dans l’univers de culture, d’art et de paix de ce vallon.

Heureusement des soutiens solides et constants apportent leur concours à cet ambitieux et téméraire projet :
Jack Lang a inauguré le lieu et participe régulièrement aux événements,
Jean Hubert Martin a conçu l’exposition inaugurale,
Claude Mollard non seulement expose ses « Origènes » mais nourrit les projets de ses grandes connaissances des milieux culturels internationaux,
Olivier Masmonteil a présenté l’histoire de  sa vie avec Mémories,
François Abélanet a élaboré une magnifique anamorphose pérenne,
Christophe Rioux a préfacé une récente publication,
Claude Pommereau, DG du magazine Beaux-Arts, édite une collection sous le titre « l’esprit des vallons »
Et la création d’un prix, avec le concours d’un jury prestigieux, couronne les efforts de reconnaissance d’une création hors mode, dont la troisième édition sera remise à Nicolas Lefebvre à Art Paris 2017
Robert Sursock et de nombreux membres bienfaiteurs aident à la construction de projets ambitieux.

Comment réconcilier érudition et imagination avec un grand savoir vivre et une « candeur franche »  qui lui permettent de continuer à rêver le monde pour nous par des chemins souvent en décalage avec les normes du moment.

Martine la voyageuse, pour reprendre les termes d’une citation que vous avez faite  « le vrai voyage n’est pas de faire dix fois le tour du monde, mais une seule fois le tour de soi » (Gandhi). Martine est une femme contemporaine.

Nous sommes tous des poussières d’étoile et porteurs de mythe, son étoile dit elle s’appelle Artémis la combattante et cette étoile aujourd’hui s’inscrit en anamorphose dans ce paradis des vallons.

Martine est donc née sous une bonne étoile, tant tout semble lui réussir comme une miraculée de l’existence, hasards ou coïncidences : « le hasard c’est le déguisement que prend dieu quand il veut voyager incognito » (Einstein).
J’ai lu quelque part qu’il est important pour vous chère Martine d’avoir l’estime des autres, c’est pourquoi au nom du ministre de la culture et de la communication, nous vous faisons chevalier de l’ordre des Lettres et des Arts. »
Maia Paulin – 11 mars 2017

 

« Ma chère Maia, j’accepte avec gratitude de recevoir de tes mains cette croix qui honore la fondation de l’Ermitage.

Cette fondation est un peu un aboutissement de ma vie, c’est ce que j’ai toujours rêvé de faire, vivre entourée d’art, aider les artistes à vivre afin qu’ils puissent en retour nous aider à trouver un sens dans ce monde.

Je leur offre ma maison de famille, des collections d’art ancien auxquelles ils peuvent se confronter pour s’inscrire dans l’histoire de l’art, une nature inspirante avec ce bois de chênes et cette rivière souterraine, mes relations fortes avec des intellectuels éclairés qui peuvent les guider dans leur travail, des journalistes, des directeurs de musées ou de foires d’art internationales….

Aujourd’hui est un jour précieux pour moi.

Nous recevons François Abélanet, qui a conçu cette magnifique anamorphose en forme d’étoile, pour symboliser l’esprit des lumières qui nous anime ici. Le travail de François Abelanet se situe entre la « perspective inversée » de Lenotre et le « jardin cubiste » tel que l’a conçu Gabriel Guevrekian pour la villa Noailles à Hyères.

François est à  la frontière de plusieurs mondes, le jardin avec son père agriculteur, l’architecture, la mise en scène…C’est un esprit complet et un homme de coeur.

Tout comme Florence Schiffer, soprano mais aussi pianiste, metteur en scène d’opéra de poche, que j’ai rencontré à la Fondation Etrillard et dont la voix à capella m’a éblouie. Elle est accompagnée par son ténor Pierre Adam Girardot et son pianiste David Jackson.

Nous recevons aussi Adeline Chatney pour la dégustation de son vin de famille, un bordeaux d’une qualité rare que nous apprécierons en fin de journée.

C’est donc une véritable journée des sens, ou l’esthétisme se mêle à l’amitié, une journée comme je les aime et je l’espère que vous apprécierez autant que moi.

Et puis dans quelques jours ce sera au Grand Palais pendant Art Paris la présentation du prix de l’Ermitage, quelques jours après, en avril, mon partenariat avec le Trianon Palace se concrétisera pour présenter mon lauréat Nicolas Lefebvre. En juin, Vana et Alexandros Panayotopoulos proposeront un magnifique parcours plastique et musical autour d’Apollon et Dionysos. Alix de Montaigu en septembre exposera des photographies sur le talent et la fragilité humaine, Esther Segal en décembre nous montrera son univers poétique qui s’harmonise si bien avec l’Ermitage. En 2018, ici, vous aurez encore de belles surprises!

Merci mes amis pour votre présence et votre confiance. »
Martine Boulart

 

« Martine est d’abord une femme naturellement experte dans la perception de l’âme humaine : elle  n’a pas eu besoin d’apprendre ce qui a fait d’ elle  l’une des coachs les plus réputées de la capitale, qui a créé l’école de coaching HEC, a été référencée parmi les meilleurs coachs de dirigeants à EDF ou dans d’autres grandes entreprises, et a été l’auteur(e, au delà du « que sais-je » sur la morphopsychologie,  d’une douzaine de livres sur la psychologie en entreprise.

Curieuse de tout, Martine ne peut se limiter au domaine de la psychologie; son amour de la philosophie et du naturalisme l’a conduite à s’intéresser à des domaines qu’elle ne connaissait qu’en amateur éclairé, notamment celui de l’art. La plongée dans un nouveau sujet conduit immanquablement Martine à construire de grandes choses, et l’aboutissement, après un travail d’écriture, fut la rédaction d’un livre sur l’art contemporain ainsi que la création de la fondation de l’Ermitage.

Avec des racines et des valeurs puissamment ancrées dans le passé, Martine est totalement ouverte au présent, avec le besoin de toujours apprendre et comprendre, et une grande sensibilité  à notre monde contemporain et ses évolutions rapides.

C’est ainsi que dans une époque d’art conceptuel et de marché mondialisé, elle renoue avec une esthétique à la fois universelle mais aussi profondément engagée dans l’actualité. »
Jacques Sauvadet – 2015

« Le fonds culturel de l’Ermitage que crée Martine Boulart par une exposition-ouverture qui pourra être vue par le grand public lors des journées du patrimoine, est une nouvelle manière de promouvoir les artistes contemporains. Dans sa belle maison de Garches et dans le parc des Vallons où elle domine Paris, elle présentera les artistes de son choix dans l’esprit du salon de son ancêtre  et inspiratrice Madame du Deffand.

Dans une époque où ce qui manque à l’art est le dialogue, la rencontre entre les amateurs de talent et les artistes, les Vallons vont être l’un des hauts lieux de l’art. Il faut y penser et le faire savoir.

Je suis reconnaissant à Martine de m’offrir cette possibilité de présenter mes Esprits des Vallons, Origènes de la nature et de la culture, dans un cadre où règnent l’amitié, le respect, la recherche et l’échange.

Comme dans les salons du XVIIIe siècle. Le bon commerce de l’esprit n’est jamais démodé ! Merci Martine ! »
Claude Mollard – 2014