Monument numérique au Mémorial de la Shoah

Dans la crypte du Mémorial de la Shoah, un monument numérique a été inauguré le dimanche 28 avril 2024. Il commémore les Juifs non déportés de France et vient combler une lacune.

Le Mur des Noms érigé en 2005 porte les noms des 76 000 Juifs et résistants français déportés lors de la Solution finale ainsi que des 3,5% qui ont survécu, oubliant de commémorer ceux restés en France.  Profitant de la Journée nationale des souvenirs des victimes, le Mémorial a eu pour volonté de dédier spécifiquement un monument pour les Juifs de France non déportés pour répondre à la demande des familles des victimes.

En effet, parmi ces victimes on retrouve les morts en camp d’internement gérés par l’administration française. C’est plus de 2 500 personnes qui sont décédées au sein de camps comme celui de Drancy.

On donne également un nom aux fusillés et exécutés. Ceux qui ont été sommairement exécutés vers la fin de la guerre, les FTP-MOI – résistance intérieure française – fusillés qui ont été reconnus comme Juifs ou encore les otages du camp de Drancy.

Lionel Libermann, un des membres de la famille d’une des victimes, était présent pour rendre hommage à son grand-père Paul Libermann, fusillé au Mont Valérien.

Ce sont aussi les morts des combattants de la Libération de la France qui reposent sur ce monument. Ainsi que les disparus ou les suicidés.

Ce monument numérique comporte pour l’instant 4 000 noms d’hommes, femmes, enfants et nourrissons de Juifs et de résistants français. Il projette les noms par ordre alphabétique puis se dispersent en un nuage de noms pour former les visages des personnes dont on a pu avoir une photo.

Ce n’est pas tout puisque grâce à la démonstration et l’explication du directeur du lieu Jacques Fredj, on a découvert une autre fonctionnalité de ce monument. À l’aide d’un QR-code placé sur l’un des bords du monument, nous pouvons rechercher l’un des noms pour pouvoir afficher son visage.

Ce monument ayant pour but de commémorer, il ne donne que les informations premières sur les victimes (nom, prénom, métier, cause de la mort). Pour en savoir plus à leur propos, il suffit de se rendre au Centre de documentation situé au quatrième étage.

Le Mémorial de la Shoah espère voir la liste de noms s’allonger puisqu’il y a bien plus de Juifs de France non déportés que les 4 000 déjà présents sur le monument. Pour ce faire, ils ont dû réaliser un grand travail de documentation puis arriver à entrer en contact avec les familles des victimes pour avoir leur accord d’intégrer leurs noms sur ce monument.

Pour la suite, c’est aux familles des victimes de se manifester pour rajouter le nom de leur proche. Dans ce but, le choix du numérique s’impose puisqu’il permet une grande facilité d’implantation.

Naïs Carst

Mémorial de la Shoah, 17 rue Geoffroy l’Asnier, 75004 Paris